Deus Ex premier du nom est un jeu légendaire, sa suite très controversée fut une déception, rectifier le tir avec un troisième opus tant d'années après n'était pas simple et j'étais franchement septique à son annonce pourtant Deus Ex Human Revolution a de quoi convaincre.
La critique étant un petit longue je vous propose ce superbe remix du thème Icarus tiré du jeu : https://www.youtube.com/watch?v=Q1F5m3-a0Gc.
Deus Ex Human Revolution arborait déjà un moteur graphique quelque peu obsolète à sa sortie en 2011, s'attarder sur des détails comme les cheveux ou le ciel par exemple en sera une preuve formelle et immédiate, c'est techniquement imparfait, quelques petits bugs de texture ici et là sont à noter et le age des années n'y arrange rien, les cinématiques en images de synthèse elles aussi sont perfectibles malgré la bonne mise en scène de certaines, courtes et ne varient pas selon nos actions ées à quelques exceptions près, leur avantage étant que la transition entre celles-ci et le jeu en temps réel est fluide.
C'est donc une technique discutable mais le jeu peut compter sur sa direction artistique de grande qualité pour compenser ces imperfections mineures et ça les années n'y changeront rien, bon nombre d'environnements furent l'objet d'un esthétisme soigné et on change souvent d'environnements qui savent se montrer agréables à l’œil dans cet univers cyberpunk. En somme, faites abstraction des détails techniques insignifiants pour contempler cette direction artistique qui contribue fortement à l'ambiance et à l’identité du jeu et si vous faites ça, oui le jeu aura bien vieilli visuellement.
Si vous vous demandez si il y a des environnements ouverts, oui il y en a deux, un peu plus d'environnements ouverts aurait été encore mieux sans doute puisque le reste se résume à des couloirs et des arènes (néanmoins profitant d'un level-design inspiré) mais ces deux environnements ouverts étant bien travaillés personnellement je trouve ça excusable. Les armes sont assez variées et celles-ci sont personnalisables via des kits d'amélioration trouvables au fur et à mesure de la progression.
On dispose de deux types d'attaques au corps-à-corps, l'une léthale, l'autre non-léthale, les deux disposent de plusieurs animations très stylées en vue objective dépendant de la position à laquelle vous vous trouvez par rapport à la cible, le système de points de vie et d'énergie est un très bon compromis avec un système mêlant à la fois le système old-school (régénération « manuelle ») et le moderne (régénération « automatique »), tirant le meilleur des deux, personnellement c'est ce que je préfère.
On débloque pas mal de compétences qui peuvent être devenir invisible, dégommer des murs, survivre à une chute de 50 mètres, pirater des tourelles de défense automatisées pour les retourner contre les ennemis, voir à travers les murs, déclencher un système de défense faisant tout péter autour de vous... Libre à vous de choisir quelles skills prendre et dans quel ordre, chaque amélioration est associée à une partie du corps, ce n'est pas sans rappeler le premier Deus Ex à ceci près qu'avant choisir une capacité revenait à condamner une autre, on ne pouvait affubler une partie du corps que d'un certain nombre d'améliorations, là on peut y aller tant qu'on dispose des kits requis, un système plus casual mais ça n'en fait pas une régression scandaleuse, loin de là.
Le level-design est un des excellents points forts du jeu puisqu'il vous permet d'atteindre un même objectif de biens des façons différentes : atteindre un point en hauteur pour faire du tir au pigeon jusqu'à se croire dans duck hunt (bien que dans duck hunt il y a pas de pigeons, ma phrase n'a donc aucun sens), er un conduit de ventilation pour contourner les ennemis, se faufiler d'abri en abri pour neutraliser les ennemis à la chaîne sans se faire repérer, pirater un terminal accessible en escaladant des caisses pour couper les caméras, démolir un mur pour y découvrir une vanne répandant un gaz toxique... Tout ça donnant un gameplay bien pensé et assez dense qui je trouve tient parfaitement la comparaison à celui du premier Deus Ex.
Le scénario comptera un certains lots de rebondissements (mais moins saisissants que ceux du premier Deus Ex bien que cette fois mieux mis en scène), un univers immersif, intéressant et cohérent (des journaux dissimilés un peu partout le prouvent parfaitement et en plus leur contenu peut varier selon nos actions ou inactions), une ambiance assez prononcée classique à l'univers de Deus Ex, les quartiers riches face aux quartiers pauvres, les hommes d'affaires en costard et les clochards avec qui dialoguer...
À ce sujet, plusieurs clins d’œil seront faits au premier Deus Ex à travers des musiques, l’évocation d’éléments du scénario dans les journaux où les dialogues (voir NSF dans un journal ça interpellera un joueur du premier Deus Ex à coup sûr) et surtout une scène post-générique de fin que je vous laisse le plaisir de découvrir. Les dialogues font honneur à la qualité du jeu, certains d'entre eux auront des enjeux d'envergure et l'augmentation lié à ce système de dialogue montre toute la complexité de ces derniers, connaître la personnalité de qui est en face de nous sera requise pour trouver la stratégie à adopter pour la persuader, c'est vraiment bien foutu.
Ça a l'air relativement simple dit comme ça, banal, peu recherché. Ce n'est absolument pas le cas. La fin aborde des thématiques qui sont fortes intéressantes mais elles sont également maladroitement amenées. Je n'en dirais pas plus pour ne pas spoiler mais si on compare ça avec la fin de Deus Ex premier du nom, on est sur un niveau inférieur mais à ce sujet je pense que c'est davantage une question de goût, chacun étant plus ou moins intéressé par telle ou telle thématique.
Deus Ex premier du nom est l'un de mes jeux préférés, ce Human Revolution à mon sens n'enterre pas son illustre aîné, principalement au niveau du scénario mais il lui fait honneur avec son univers immersif & cohérent et son gameplay riche & ingénieux. C'est un jeu que je vous recommande fortement que vous soyez familier à la série Deus Ex ou non.