J'adore la Grèce Antique et je n'avais jamais joué à un Assassin's Creed auparavant. Je sais donc que j'arrive ici après la guerre. Je ne parlerai donc qu’en néophyte de la licence, mais également en grand amateur de RPG.
Plongé dans la guerre du Péloponnèse, Alexios ou Kassandra va partir à travers le riche monde de la Grèce antique pour trouver des réponses sur sa mystérieuse famille et sur un culte omniprésent qui cherche à la détruire.
Quitte à épurer une part du lectorat dès maintenant, AC Odyssey se rapproche pour moi du titre de Game Of The Year 2018 plus que n'importe quel autre. Bien que God Of War et Red Dead Redemption 2 soient des poids lourds indéniables de l'année, et qu'ils aient magnifié à merveille des licences émérites. AC Odyssey s'est imposé pour moi comme un RPG que je n'attendais plus.
Certes on ne "crée" pas vraiment notre personnage. Mais force est de constater que les choix affectent (même de manière minime certaine fois) le récit et parfois sur des intervalles trèèèèès longs.
Le gameplay est du même acabit, il se porte sur le choix du "vous préférez l'arc, les massues ou les assassinats". Et là aussi, le propos est maîtrisé. Choisir sa classe en ne boostant que les aptitudes guerrières et les équipements assassins ne vous empêchera pas dans le futur de revenir vers le tir de précision. Une dynamique extrêmement souple donc, ajoutée au fait que le personnage est devenu un gibbon-araignée à 8 bras qui peut escalader des murs de marbre lisse sur 150 mètres à la verticale.
Les combats sont eux sensiblement identiques. Pour pallier l'ennui, le jeu mise sur différent type d'ennemi ( léger, lourd, acrobatique et super soldat) qui changent d'armes et de technique. Une idée on ne peut plus simple, mais qui diversifie suffisamment les affrontements pour ne pas qu'ils deviennent une lie. Un peu la même intention que les décors finalement. Eux aussi très simple, mais accompagné d'une topographie et de quelques bâtiments uniques qui rendent le paysage assez agréable à peu près à chaque arrêt. Alors oui, au bout de quelques points de synchronisation, cela devient plus redondant qu'autre chose que de voir notre aigle faire des ronds dans le ciel. Mais finalement, le jeu se vante d'être beau, il manque simplement de modestie.
À mi-chemin entre la réalité historique et les récits mythologiques. Le jeu nous balade d'un bout à l'autre de la mer Égée, en ponctuant son récit de zone au niveau différent. Le bateau, ses améliorations et ses combats sont un élément presque central du jeu. Une mécanique reprise de AC : Blackflag qui avait séduit une bonne parti de la communauté à l'époque. Ici même sans en être fan, elle reste souvent un bon moment. Et le fait que les rameurs chantent en Grecque antique montre l'attention au détail du jeu qui est en somme, sa réelle plus-value. Les ages aériens, les recherches d’armes et armures uniques ou d’ennemis légendaires, sont embellis par une direction artistique et une fluidité de jeu justement mesuré.
Il est évident que le jeu n'est pas parfait, qui l'est ? Les allers-retours dans les menus cassent parfois le rythme avec un chargement juste un iota trop long. Certains bugs de collision et de vision d'ennemi favorable au joueur cassent également l'immersion par moment. Et il est probable qu'au bout de la première quarantaine d'heures de jeu vous ayez un petit ras-le-bol des balades en mer ou sur terre.
Mais vous y reviendrez.
AC : Odyssey force l'iration parce qu’il arrive à prendre à contrepied ce à quoi on s'attend. La Grèce antique est mise sous un jour si favorable, que vous découvrirez sûrement quelques éléments d'histoire et de culture générale dans le jeu. L'attention au détail, qu'elle soit dans une animation de deux personnages en pleine beuverie en arrière-plan, ou sur les palmes des rameurs qui s'orientent légèrement dans le sens de la mer avant d'y plonger, rend le jeu immersif au possible.
On pourrait reprocher au jeu de vouloir en faire "trop". La volonté des développeurs d'être sur tous les tableaux se ressent dans beaucoup d'aspects, notamment à cause du fait que le jeu mêle les mécaniques de beaucoup d'autres les opus ants. La licence adopterait à terme tous ses codes pour définitivement les inclurent ? Ou franchira-t-elle le pas du " plaire à tout le monde, c'est plaire à n'importe qui" ? Une question qui après cette odyssée, tend plus vers le premier cas pour le moment. À Ubisoft de décider de la suite.
Le jeu dégage une énergie très envoûtante. Il détient un fameux cocktail de réalisme et d'éléments héroïque-fantasy qui en fait pour moi un incontournable de la fin de carrière de cette génération de console. De l'émotion, du sang, du scénario et beaucoup beaucoup d'heure de jeu en perspective. Bon, c'est un développeur de Mass Effect Andromeda qui s'est occupé des animations faciales et de la propagation du feu, et après ?