Troisième épisode des aventures de Desmond Miles, Brotherhood s’inscrit dans l’exacte continuité d’Assassin’s Creed 2. On retrouve donc Ezio Auditore da Firenze dans le sanctuaire où on l’avait laissé à la fin de l’épisode précédent, détenteur de la Pomme d’Eden, gouvernant un Monteriggioni rayonnant et entrevoyant une histoire d’amour avec Caternia Sforza. Mais ça, c’était avant l’arrivée de Cesare Borgia et ses troupes, qui capturent Caterina, tuent Mario (l’oncle d’Ezio), détruisent Monteriggione et volent la Pomme d’Eden. Notre héros repart donc de rien, sans son équipement de pointe, à la poursuite des Templiers et des Borgia. L’action se déroule désormais dans Rome, une ville qu’on n’avait fait qu’entrevoir dans le dernier chapitre d’Assassin’s Creed 2, et la tâche de reconquête de la ville s’annonce ardue. Au programme, il va falloir rénover les boutiques et les monuments de la ville, ainsi que des ages secrets nous emmenant en un rien de temps d’un bout à l’autre de la ville. Mais tout cela ne pourra se faire qu’après avoir délivré le quartier en question de l’influence des Borgia en détruisant la tour Borgia, symbole de leur puissance et en assassinant le capitaine de la garde du coin, le tout dans une zone franchement hostile et grouillant généralement de gardes. Pour nous aider, on pourra compter sur les mercenaires, voleurs et courtisanes, mais également sur les assassins, des civils qu’on peut recruter et qu’on pourra appeler à tout moment à la rescousse. Du coup, on se salit rarement les mains. Ces assassins peuvent d’ailleurs être « améliorés » via des missions qu’on peut leur envoyer réaliser aux quatre coins de l’Europe. Ces assassins et les tours Borgia sont les nouveautés essentielles de cet opus. Sinon, il s’agit le plus souvent de choses connues. On notera cependant un changement bien sympathique : la possibilité d’avoir une carte où retrouver les drapeaux et les plumes disséminés à travers tout le jeu et quasiment introuvables dans les précédents Assassin’s Creed (à moins de se faire aider ou d’être un acharné). Etant mauvaise langue, j’ai oublié quelques nouveautés : des modules d’entrainement virtuel (qui rappellent un peu ceux de Metal Gear) qui nous permettrons de s’exercer au combat, à la course libre et à l’assassinat, ainsi que le concept de défis : désormais, lors d’une nouvelle séquence de mémoire à restaurer, on nous propose un petit challenge : atteindre l’objectif en moins de X minutes, ne pas se faire repérer, ne pas perdre plus de X santé… L’échec à cette condition n’est certes pas rédhibitoire mais ne sera créditée que d’un taux de réussite de 50%. Cela à son importance ( ?) car un épisode restauré à 100% permet de le rejouer avec un cheat (chevaux transformés en licornes, invulnérabilité, assassins à volonté…, tout ce que j'aime, quoi!). On sera donc plus dans la satisfaction personnelle que dans l’utilité. On remarquera cependant que ces défis sont généralement plutôt bien fichus, certains donnant franchement du fil à retordre.
Globalement, on est sur un jeu assez proche, tant dans l’esprit que dans le gameplay, d’Assassin’s Creed 2. D’accord, Rome prend plus de temps que Monteriggioni pour être rénovée. OK, les temples de Romulus (qui permettent d’avoir l’armure de Brutus) ont remplacés les Caches des Assassins. Certes, quelques nouveautés viennent diversifier l’expérience de jeu… On reste quand même sur quelque chose de vraiment très proche, pour le meilleur et le moins bon. Une chose change, cependant, et pas forcément pour le meilleur : les combats deviennent trop faciles. En effet, entre un arsenal assez développé (l’arbalète, le poison et les bombes fumigènes sont particulièrement efficaces), l’aide des assassins et les possibilités de ripostes mortelles (couplée à une IA dont la plus grande initiative revient à chercher, de temps en temps, à nous immobiliser mais surtout pas d’essayer de nous attaquer à deux ou trois simultanément), on a presque pas besoin de se la jouer furtif ou de se sauver en cas de combat. Même les redoutables brutes peuvent être tuées sans soucis aucun avec une riposte bien placée. Alors oui, les combats y gagnent en fun et en sentiment de toute-puissance, mais on perd le côté furtif qu’on pouvait avoir dans le premier opus où attaquer une patrouille qui e par là « pour le fun » n’était pas imaginable et où les templiers étaient des combattants redoutables et à craindre. Là, il n’est pas rare qu’on puisse s’am à décimer toute une garnison de gardes plutôt que de chercher à fuir, ce qui prend généralement plus de temps. Quelques adversaires sont un peu plus coriaces (je pense aux capitaines de garde, qui bloquent les ripostes mortelles), mais pas de quoi faire trembler le joueur. On pourra aussi grincer des dents sur l’IA, vraiment aléatoire : autant certains gardes nous repèrent à travers les murs, de nuit et de dos, autant certains sont vraiment aveugles ou peu consciencieux : il n’est pas rare de pouvoir s’amener devant deux ou trois gardes et les poignarder sans qu’ils comprennent ce qui se e. De même, on attire parfois l’attention en grimpant sur un mur, mais une fois l’angle du mur franchit, on nous oublie aussi vite. Assez amusant, enfin, de noter ce qu’on pourra appeler un bug de cohérence : lorsque notre notoriété auprès des gardes dée 50%, il est possible de corrompre les hérauts… et de récupérer la somme versée aussitôt en lui faisant les poches. OK, c’est ce qui pourrait se er en vrai, mais où est l’intérêt, dès lors, de se casser la tête à arracher des affiches quand un petit tour de e-e permet de se racheter un anonymat ? Donc, quelques défauts dans la mécanique de jeu, mais rien de vraiment très grave, au fond.
Quelques missions nous offre un petit divertissement sympathique : en sauvant Léonardo des griffes des Borgia, on débloque des missions où l’on devra détruire les armes crées par notre ami. Jusque-là, rien de bien folichon, mais ça le devient nettement plus quand on sait qu’on pourra utiliser ces armes : on se retrouvera donc à piloter un charriot mitrailleur, un char d’assaut, un navire incendieur, un bombardier… Pour être tout à fait franc, le pilotage des engins est le plus souvent assez aléatoire (voire carrément pour le bombardier), mais à le mérite d’apporter un peu de fraicheur au titre.
Dernier point, le scénario, qui alterne le très bon et le moins sympa : autant je suis un très grand fan de ce côté historique et immersif que nous fait vivre la série des Assassin’s Creed, autant j’ai été déçu par le final, une fois qu’Ezio a récupéré la Pomme : une succession de scènes et de combats sans intérêt arrivent, et l’on est presque plus embêté qu’autre chose avec cette nouvelle arme que l’on doit forcément utiliser. Quant au combat final avec Césare, j’aurai préféré quelque chose de plus sympa pour afin clore le chapitre de l’antagoniste principal de cet opus, mais bon… Et enfin, j’ai trouvé vraiment peu intéressante la séquence finale de cabrioles de Desmondes : ainsi, pour atteindre la scène finale, notre héros doit faire des acrobaties dans les ruines du Colisée. Problème, on ne sait pas où l’on va. On suit donc bêtement les poutres, en se disant que si les développeurs en ont mis là, c’est sûrement pour une bonne raison. Quand on blabla sur les entités mystérieuses et tout ça, j’avoue ne pas accrocher. Bref, tout ça pour dire que j’ai vraiment beaucoup aimé l’histoire, mais que la fin fait presque bâclée, genre « hé, les gars, on doit finir le jeu cette semaine, donc, on fait le strict minimum, on met des combats dont le joueur ne comprendra même pas le pourquoi, on fait plein de scène où l’on combat tout le monde sauf Césare qui n’inspire plus aucune crainte histoire de meubler, et comme ça, tout le monde est content ».
En résumé, Assassin’s Creed Brotherhood est un bon jeu, indéniablement. On prend beaucoup de plaisir à suivre Ezio, un héros réellement charismatique, au cours de ses nouvelles aventures. Mais les nouveautés rendent le jeu un peu trop simple, et gâchent parfois même un brin l’expérience de jeu en l’axant plus sur le combat et moins sur la furtivité.