Mamoune simulator

Ne ressentez-vous pas, au plus profond de vous-même, l'ardent désir de vivre une vie de futur maman ? Embrassez-vous secrètement l'ardeur à ressentir les frémissements de votre futur enfant ? Ne souhaitez-vous pas éprouver la souf empathique des douleurs prénatales ? Le bonheur à créer un lien physique et verbal avec bébé ? De vous arrêter à chaque évènement un tant soi peu physique pour vous assurer de la bonne santé de votre petit protégé ?

Qu'on adhère, ou pas, à ce curieux parti pris, Amnesia Rebirth n'est objectivement pas très beau, voir carrément déé techniquement, mais les jeux de Frictional game ne sont pas reconnus pour ce point, mais pour l'univers qu'ils développent, l'ambiance oppressive et le sentiment de peur qu'ils instaurent chez leurs joueurs.
Malheureusement force est de constater qu'Amnésia Rebirth ne s'illustre dans aucun de ces points, tant les phases horrifiques sont prévisibles.
Pionnier du renouveau du jeu vidéo d''horreur avec the dark descent, Amnésia Rebirth n'a rien à apporter au genre. Pire encore, il n'est qu'une copie des précédents opus dans la lourdeur de son gameplay, comme dans sa trame horrifique : monstres visibles subrepticement la première heure afin de faire montrer l'appréhension chez le joueur, jumps-scares à des moments clés, objets à récupérer qui déclenchent l'apparition de monstres sur le retour, etc. Il devient alors possible de prédire chaque apparition des ennemies et les éléments perturbateurs à la narration.
Ces points négatifs pourraient être des non-problèmes pour des joueurs néophytes, mais rappelons-le, le jeu sort 7 ans après Outlast, 6 années après Alien isolation et 3 ans après Résident evil 7. Pas d'excuses pour ne pas essayer de réinventer le genre !

Autre point en défaveur du genre horrifique : l'absence de répercutions à confronter les ennemies. En effet, vous faire attraper par un monstre déclenchera une animation qui vous éloignera de ces derniers et, bien souvent, vous mettra à l'abri. Il n'y a donc aucune incidence à leur échapper ou vous faire attraper, ce qui annihile toute pression psychologique et donc tout intérêt au survival horror.

Inventaire à la Prévert d'autres points négatifs qui mériteraient d'être développés dans une critique au point d'en devenir trop longue :
• Un personnage lourd à déplacer (ah oui pardon, c'est une femme enceinte !) ;
• Un système de gestion de la peur / folie plus gênant qu'oppressant.
• Une durée de vie faible et une re-jouabilité inexistante ;
• Une histoire absurde, plus prétexte a développer un nouvel opus d'Amnesia que de créer une œuvre originale ;
• Un protagoniste bavard au point où il en devient impossible de s'en identifier ;
• Un protagoniste (décidément...) qui ne erait jamais le test de Bechdel. Cette dernière n'existant qu'à travers les autres : "Where is Salim ? Where is Alys ? Where is Amari ?" ;
• Une IA hasardeuse ;
• Quatre fins décevantes et insatisfaisantes.

Notons néanmoins quelques points intéressants, qui ne permettent pas de réparer les pots cassés :
• Un cadre original : l'Algérie sous fond de répression coloniale ;
• Une direction artistique intéressante ;
• De belles illustrations de transitions entre les niveaux.