Enquête au long cours sur des meurtres en série commis en Californie à la fin des années 60. L’intrigue est foisonnante, parce que l’enquête porte (par définition) sur plusieurs meurtres, dans différentes zones juridiques, ce qui implique qu’on retienne non seulement les noms des victimes, mais aussi ceux des témoins, des suspects, des divers enquêteurs et de leurs chefs locaux, des journalistes etc. Mais grâce au travail remarquable du scénariste (James Vanderbilt), on peut perdre en route quelques personnages sans perdre l’essentiel : la confrontation de trois «enquêteurs» aux motivations et aux méthodes différentes, mais tous trois nantis d’un très gros caractère : le flic, le journaliste, et le dessinateur-père de famille. Les personnages secondaires ne sont pas négligés pour autant, loin de là.
Signalons accessoirement : 1/ la place minuscule faite aux rôles féminins ¬ mais on est dans les années 1970, et Fincher a eu raison de ne pas récrire l’histoire, fût-ce pour complaire à un public de réseaux sociaux ; 2/ la place minuscule faite à la cigarette, et là Fincher a eu tort de récrire l’histoire : une salle de rédaction, un commissariat sans un seul fumeur, à cette époque ? 3/ quelques clins d'œil cinématographiques judicieux, avec les références à Bullitt et à Dirty Harry, sans parler du lieutenant Dave Toschi qui ressemble furieusement à Columbo, surtout au début du film.