Ce film repose avant tout sur la présence de sa star. Catherine Deneuve incarne une chanteuse célèbre (Claire Emery) qui revient au Japon pour son dernier concert. Très vite, on se demande quel est son lien avec Hayato (Takenouchi), un scénariste ou réalisateur d’animé qui semble en panne d’inspiration. Son père, Yuzo (Sakai) - ancien auteur-compositeur et accordeur de piano - meurt en écoutant un disque de Claire Emery, cigarette et verre de whisky à la main, le regard perdu sur la pochette de l’album. Il laisse à son fils un dessin qu’il avait fait enfant, représentant une femme blonde et un homme aux cheveux noirs, avec pour dernière volonté que Hayato le fasse signer par Claire Emery. Mais en réalité, son vœu le plus profond est que son fils retrouve sa mère… et lui rende sa planche de surf.
C’est là que j’aurais aimé un scénario plus affiné. Il y a un trop-plein de nostalgie, de whisky et de saké. Hayato noie parfois son manque d’inspiration dans un mélange absurde de whisky écossais et de nouilles instantanées… J’ai tout de même aimé les références à Souvenirs du Bleu et les images récurrentes de la mer et du cinéma. Et lorsque Catherine, en fantôme, prend Hayato dans ses bras et lui ordonne de vivre, le moment est bouleversant.
Finalement, l’iration presque obsessionnelle de Yuzo pour une star inaccessible devient une réalité spirituelle et intime—une forme d’éveil pour Hayato. On devine déjà que cette histoire finira par devenir un magnifique anime. J’aurais simplement aimé que le scénario soit à la hauteur de ses ambitions. Mais rien n’est plus saisissant que Catherine Deneuve brouillant les frontières entre le cinéma et la vie réelle.
Allez-y doucement sur le saké et les cigarettes… clin d’œil.
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