Drôles de rats.

J'avais découvert le remake de Willard quelques mois plus tôt, et j'avais été déçu du charcutage du studio ayant contraint Glen Morgan à tourner une fin inutile. Là, j'ai pu découvrir la version originale, sortie en 1971, et qui fut un succès surprise. L'histoire est la même que celle du remake, mais ici, le rôle féminin est inexistant, et la fin se veut plus radicale.


On retrouve également ce thème de la persécution à travers le directeur de Willard, joué par Ernest Borgnine, qui le traite comme un moins-que-rien, et le garde surtout en tant que fils de l'ancien créateur de cette usine. Willard est montré comme un être faible, et qui va révéler un autre visage en pouvant communiquer avec les rats, en particulier un gros de couleur noire nommé Ben, et qui est en quelque sorte le chef. Il y a aussi un rat blanc nommé Socrates, qui représente la dualité du personnage principal.


Après un demi-siècle d'existence, le film tient toujours la route, aussi bien dans les scènes impliquant les rats (qui sont tous réels, aucun animatronique à l'horizon), que dans le jeu du jeune Bruce Davison, acteur encore très actif dans les années 2010. Il a pour lui ce côté frêle et timide, loin de l'aspect étrange de Crispin Glover, ce qui le rend en fin de compte plus flippant quand il peut contrôler les rats, ce dont Ernest Borgnine va en faire les frais.


Même après avoir vu le remake, Willard reste un très bon film, qui peut rappeler Psychose dans les rapports qu'a le personnage avec sa mère malade, qui le rabaisse, mais la vengeance est un plat qui se mange fr(o)at.

7
Écrit par

Créée

le 28 déc. 2020

Critique lue 602 fois

5 j'aime

Boubakar

Écrit par

Critique lue 602 fois

5

D'autres avis sur Willard

Power Rongeurs

Sorti en 1971 et petit carton surprise du box office, Willard est l'un des premier films à mettre vraiment en scène des rats attaquant des humains. Succès oblige, le film engendrera de nombreux...

Par

le 7 déc. 2022

6 j'aime

3

Drôles de rats.

J'avais découvert le remake de Willard quelques mois plus tôt, et j'avais été déçu du charcutage du studio ayant contraint Glen Morgan à tourner une fin inutile. Là, j'ai pu découvrir la version...

Par

le 28 déc. 2020

5 j'aime

Du parasitisme à l’émancipation

Willard se distingue des productions horrifiques mettant en scène des animaux tueurs dans la mesure où l’implication desdits animaux n’est pas stricto sensu négative mais sert de métaphore à la...

le 21 oct. 2020

5 j'aime

2

Du même critique

Leave Predator alone !

Au XVIIIe siècle, sur le territoire des Comanches, une jeune indienne, Naru, va devoir faire face à une créature inconnue qui a le pouvoir de disparaitre... Le carton de Predator, le film signé John...

Par

le 7 août 2022

44 j'aime

9

On tronçonne tout...

(Près de) cinquante ans après les évènements du premier Massacre à la tronçonneuse, des jeunes influenceurs reviennent dans la petite ville du Texas qui est désormais considérée comme fantôme afin de...

Par

le 18 févr. 2022

44 j'aime

Arnold Strong.

Longtemps attendues, les mémoires de Arnold Schwarzenegger laissent au bout du compte un sentiment mitigé. Sa vie nous est narrée, de son enfance dans un village modeste en Autriche, en ant par...

Par

le 11 nov. 2012

44 j'aime

3