Why Don't You Play in Hell? par Rawi
Sono Sion est l'un des cinéastes les plus intéressants de la décennie et certainement le plus fou.
Découvert l'an é avec le déjanté "Love Exposure", je continue depuis d'explorer son univers.
Je vous préviens, il faut s'accrocher et accepter de tricher !
Ce pour deux raisons : ces films sont des stimulants cardiaques qui vont à 100 à l'heure, qui ne laissent pas le temps au spectateur de reprendre son souffle (C'est encore plus vrai pour celui-là que pour les précédents que j'ai pu visionner) ni se reposer les yeux tellement son cinéma explose les codes et les couleurs.
Ensuite car si le public cinéphile reconnait son travail, à part dans les festivals où le réalisateur est omniprésent, ses films sont des défis pour le spectateur lambda.
Dans cet opus ci, datant de 2013, deux yakusa s'opposent et se détestent. L'un est obsédé par la carrière cinématographique de sa fille, l'autre en est amoureux.
Une image pour bien avoir à l'esprit la dualité de l'univers du prodige japonais : Une enfant mignonnette au sourire ravageur vêtue d'une robe de dentelle blanche chantonne un ritournelle sirupeuse qu'elle a apprise pour une publicité. Là d'un coup elle se retrouve sur une scène de crime et glisse dans une marre de sang comme sur une patinoire bien huilée. Décalé, j'vous dis...Dès le début le ton est donné.
Humour potache et mélange des genres seront la recette du cinéma de Sono Sion. Ici rien n'est poli, tout est excès !
Le changement de façade du père de la jeune fille qui e de sa maîtresse Masako à Junko qui fera place à Shizue... Ben oui une femme après quelques temps, c'est périmé, on change... XD
En lorgnant vers 1000 directions différentes le cinéaste ne perd pas pour autant de vue le sérieux de son sujet. Car oui il a un sujet et oui, sous couvert d'absurde, il est sérieux.
Nous avions l'Amour dans Love Exposure et ici le spectateur se voit confronté ni plus ni moins à La ion du cinéma. C'est rien moins que LE sujet du film. A travers ce groupe de cinéastes pleins d'enthousiasme, cette starlette dévergondée, c'est de ça que le film parle. Avec une virtuosité fascinante.
Après s'être "assagi" quelque peu, (propos à nuancer bien évidemment) nous retrouvons l'appétit de Sono Sion pour la flamboyance juvénile qui habitait déjà son Love Exposure. Il ne s'agit pas d'un retour aux sources après Himizu ou The Land of hope mais une preuve de la diversité et de l'éclectisme de l'art de Sono Sion.
Et ce final, bon sang ce final !
Un cinéma qui fait vraiment plaisir où la maîtrise se confond avec l'inventivité et la créativité.
Un vrai bonheur !
On en veut encore !
Prions ensemble le Dieu du Cinéma en compagnie des Fuck Bombers...