Vermines a impressionné Stephen King, rien que ça ! J’ai toute confiance dans le Maître, mais sur ce coup-là, je ne peux le suivre… Pour sa 1ère réalisation, Sébastien Vaniček s'emmêle les pinceaux dans un gloubi-boulga d'idées surfaites et maladroites, jamais exploitées jusqu'au bout.
Dans Vermines, on suit Kaleb et ses comparses, pris au piège dans un immeuble de la banlieue parisienne en proie à une invasion d'araignées du désert terriblement venimeuses et agressives, qui étrangement, grossissent à une vitesse ahurissante... Tout comme leur dangerosité.
On avait déjà eu droit à des films d'horreur ayant pour... toile (rhem) de fond la banlieue (notamment l'excellent La Horde), mais ici, le rendu n'est pas du tout le même. Déjà, l'âge des personnages (qui ne doivent pas avoir plus de 25 ans) joue beaucoup, et avec un florilège de dialogues de téci très 2020, on en a vite marre de les entendre s'invectiver à la moindre phrase, se hurler dessus et s'insulter. Là ou dans La Horde, la peur ou l’émotion de ces adultes puissants rendait les choses plausibles, (on craque parce qu’on arrive vraiment au bout de ce qu’on peut encaisser), ici, on se lasse très vite des clameurs des protagonistes tout juste sortis de l’adolescence qui se hurlent dessus et s’insultent à chaque phrase. Les traumatismes de chacun révélés dans certaines scènes ne sont juste pas bien amenés. Merde quoi, sauve ta peau, y’a des araignées tueuses dans TOUS les coins, tu feras ta psychothérapie plus tard !
Autre point. Encore une fois, je soupire de devoir me farcir tous ces clichés sur la banlieue, vus et revus ; les flics sont des méchants, les gens biens meurent les premiers, et le caucasien est forcément bien souvent un tocard, ou un raciste. Au choix. Franchement, c'est lassant, et je pense que ces propos n'apportent absolument rien au débat. Vermines n’est pas tout à fait une critique sociale ni un film de monstres, Vaniček ne sait pas toujours vers quel axe se tourner, et ça se ressent.
Ensuite, c’est quoi ce flou permanent ? Il y avait de la buée sur la lentille ou quoi ? Il pleuvait fort ? On dirait presque qu’ils ont spammé le flou gaussien de Photoshop sur une grande majorité des arrière-plans ou des secteurs infestés… Beaucoup de scènes sont tout simplement illisibles à cause de ce flou, et le tout, englobé par une photographie un peu cracra et très sombre. Je veux bien que l’on veuille accentuer le côté terne et sombre de l’histoire afin de favoriser cette sensation de claustrophobie, mais là, c’est trop. J’ai même augmenté la luminosité de l’écran histoire d’y voir un peu plus, avant de me cramer la rétine (bah oui, j’avais oublié de la redescendre…).
Enfin, que d’incohérences ! Parfois, le manque de logique de ce film m’a rendu fou. Exemple : MAIS POURQUOI ILS VONT TOUS FOUTRE LEUR TÊTE DANS UN TROU PAR LEQUEL ILS ONT VU ER UNE PUTAIN D’ARAIGNÉE BABOUK ?! Ou encore : Y’AVAIT PAS MIEUX À FAIRE QUE DE TRAVERSER CE PUTAIN DE COULOIR ? Je n’en sortirai pas plus, mais franchement ça frise le ridicule, parfois. Jusqu’au climax, dont le déclenchement est d’une bêtise sans nom.
Bon. Il reste encore quelques pattes à défendre, parce que le film n’est pas à jeter non plus. Je dois bien avouer que par moments, la tension est palpable, et certaines scènes d’attaques d’arachnides sont vraiment bien foutues (même si fuck la logique avec la lumière, y’a pas à dire, ça a du style). Le rythme est assez effréné, ne nous laissant pas le temps de respirer, et la sensation d’être enfermé est réelle. Les araignées, quant à elles, quand on les voit, ne paient pas de mine et c’est justement ça qui les rend terribles. Leur maigreur est frissonnante, ça rappellerait presque l’excellentissime Arachnophobie.
En conclusion, Vermines est un film de genre qui a su trouver son public, et tant mieux, j’ai envie de dire, j’espère que Sébastien Vaniček continuera à tourner, et nous proposera mieux encore que ce premier essai.
Wesh t’es magnifique, j’vais t’appeler Rihanna.