L'introduction de l'œuvre annonce la couleur : une scène de kung-fu ultra stylisée, merveilleusement chorégraphiée, criblée d'une pluie battante et de ralentis à outrance. Mais Wong Kar-Wai oblige, pas question de faire un pur film d'action et de combat.
The Grandmaster est avant tout une œuvre intimiste, mélangeant la psyché de personnages troubles à la grande Histoire des arts martiaux. Le long-métrage est profondément bavard et esthétisé, pour le plus grand bonheur des adorateurs du cinéaste chinois (et le plus grand malheur de ses détracteurs).
Découvrant l'œuvre sans aucune information préalable, je n'ai compris qu'au cours de mon visionnage que j'avais affaire à un biopic. L'œuvre conte en effet l'histoire d'Ip Man, maître légendaire de Wing Chun (un des divers styles de kung-fu), et futur mentor de Bruce Lee.
Non content d'être un formidable portrait de protagonistes profondément mémorables, le film dépeint aussi une grande fresque de la Chine du XXème siècle, notamment lors de l'occupation japonaise et de la guerre civile qui en a découlé.
Et que serait un film de WKW sans des romances impossibles et tragiques. La deuxième partie du film offre une tonalité assez différente, à travers une imagerie ultra caractéristique du réalisateur (ces ralentis, encore et toujours).
C'est grandiose de bout en bout, mais surtout, porté par une ambition démente. Au point de se demander si ce ne serait finalement pas l'œuvre somme de son cinéaste...
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