Guy Ritchie délaisse les films de licence aux succès capricieux (pour le moins) pour revenir à ce qu’il fait de mieux, les films chorals de gangsters anglais.
The Gentlemen est un thriller explosif et hautement réjouissant qui entremêle ses intrigues avec malice. En faisant du personnage de journaliste people roublard et véreux interprété Hugh Grant le narrateur central, il offre un généreux terrain de jeux à son imagination débordante et à son ingéniosité narrative. Au meilleur de sa forme, Grant cabotine délicieusement et nous perd dans une amusante mise en abîme qu’il se régale à pervertir.
Guy Ritchie tient une bonne histoire et sait comment la raconter, en la balisant de chausse-trappes, et de faux semblants. Toujours alerte, prenant et surprenant, le scénario, solide à défaut d’être original, est soutenu par la mise en scène inspirée et inventive de Ritchie qui parvient à ne pas tomber dans la surenchère. Il n’en fait pas trop, juste ce qu’il faut, les effets sont utilisés à propos et si l’humour est parfois daté et à la limite du politiquement correct, il fonctionne quand même très bien.
La performance de Matthew McConaughey est à l’avenant, relativement sobre mais charismatique, dominant un casting majoritairement masculin très bien servi en dialogue et situations burlesques.
Ils s’amusent beaucoup, et nous avec eux. Un rôle féminin et une actrice, Michelle Dockery (la Lady Mary de Downton, déjà génialement déjantée dans Good Behavior) émerge cependant, et s’impose au milieu de cette distribution de mâles alpha à l’ancienne. On évoquait Hugh Grant, mais tous sont parfaitement à l’aise dans leurs rôles de composition, de Charlie Hunman à Colin Farrell en ant par l’épatant Jeremy Strong (Kendal dans Succession – si vous ne suivez pas cette série, mettez-vous-y vite !)
Ça cogne, ça saigne, ça papote, ça vanne, c’est drôle et divertissant, c’est ce qu’on appelle un retour aux sources rondement mené.