Je peux comprendre pourquoi ce film alors en compétition au Festival de Cannes n'a pas remporté la Palme d'Or, ou tout autre prix. Still the Water n'appartient pas à une catégorie quelconque et ne se contente pas du prix du scénario ou du jury.
Still the Water est inclassable.
Le 10/10 pourrait amplement suffire à tout résumer.
Il n'y a presque rien à dire, les mots étant assez faibles ici pour décrire toute la force et la splendeur qui regorgent dans ce film.
Néanmoins, ce long-métrage présente une certaine faiblesse : SA LENTEUR. Un cinéma d'auteur, avec un scénario non surchargé sur une durée de deux bonnes heures bien consommées, c'est toujours très risqué et très délicat.
J'ai certes été plus que réceptive à certains moments, j'ai pleuré, j'ai même bien pleuré. Mais à d'autres, j'ai surtout bien failli m'endormir. La faute au scénario qui met selon moi bien trop de temps à se mettre en place. Ou plutôt - non - ce n'est pas qu'il se met en place, c'est qu'il rame à son rythme, sans pression, jusqu'à t'amener au bouquet final.
Mais le chemin est long. Un peu trop long.
La perfection ne peut seulement que se targuer d'être effleurée par ceux qui souhaitent l'égaler.
Naomi Kawase appartient cependant à une autre planète, son regard possède un talent étranger. Il se distingue par cette curiosité du monde, de la nature, de la découverte de la vie et de la mort, du novice sur l'amour. Elle nous communique une sensibilité qui nous enveloppe de plein fouet dès les premières secondes.
Je place sans aucune hésitation ce film dans les perles de 2014.
Merci Madame Kawase, merci le cinéma japonais.