La Fureur de Vivre
Pour son cinquième film, Paul Verhoeven nous narre le destin de trois amis réunis par la ion du moto-cross et rêvant d’ascension sociale mais qui vont voir leur vie chamboulée par une belle...
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le 7 juil. 2014
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Précédemment, je m’étais fait un cycle Verhoeven mais je n’étais pas allé jusqu’au bout et deux films étaient és à la trappe, Spetters et Le Quatrième Homme. Après l’ambitieux Choix du Destin (ou Soldiers of Orange ou Soldaat van Oranje), Verhoeven poursuit son exploration de la société néerlandaise, dans la continuité de Qu’est-ce que je Vois et Turkish Délices. Nous suivons ici trois jeunes prolos qui vivent de petits boulots dans les abords de Rotterdam. Leur ion commune, c’est le moto-cross. Et les filles. Les girls justement, elles ne sont jamais loin et elles triment elle aussi pour se dessiner une vie. Si l’intrigue ne semble pas mener loin, c’est parce qu’on tient là une chronique sociale, un portrait de génération. On retrouve vite les thèmes chers à Paulo : le conflit intergénérationnel, l’opposition entre tradition et modernité, la place de la religion et son manque d’ouverture. Comme toujours, la place des femmes occupe une grande partie du film. Elles ont les vertus que ces messieurs n’ont pas. Elles y apparaissent intelligentes, conséquentes, fortes, parfois manipulatrices, parfois manipulables. Les hommes ne se posent eux pas autant de questions parce qu’ils ont le loisir de considérer que les portes leur seront ouvertes. A l’image, c’est gris, âpre et cru. Une des grandes qualités de Verhoeven est de ne pas se cacher derrière l’euphémisme et la métonymie. Quand il veux dire, il dit. Quand il veut montrer, il montre. Si ça choque, alors c’est que c’est juste. Ainsi, on sera ou on ne sera pas surpris d’assister à certaines scènes à la trivialité assumée (fellations entre hommes, viol, fluides corporels …). On ressort un peu désabusé de ce constat d’échec du progrès social et sociétal, chacun restant dans le rôle qui lui était attribué dès le départ, comme pour dire que la gesticulation du gamin de 20 ans ne le mènera pas à autre chose qu’à la vie que la société avait choisie pour lui. Punk ou pas punk ? « No future » en tout cas.
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Créée
le 5 août 2021
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Pour son cinquième film, Paul Verhoeven nous narre le destin de trois amis réunis par la ion du moto-cross et rêvant d’ascension sociale mais qui vont voir leur vie chamboulée par une belle...
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le 7 juil. 2014
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Il fallait bien que Verhoeven s’attaque à la jeunesse. Spetters pourrait être considéré comme son Outsiders à lui : un regard sur les adolescents, une époque, l’aube des années 80 en Hollande, avec...
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le 24 mai 2016
25 j'aime
3
Si Paul Verhoeven est un auteur à scandale, Spetters est sûrement le film qui correspond le mieux à l'étiquette du "Hollandais violent" qui lui fût attribué. Pas étonnant, de fait, que le film ait...
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le 20 févr. 2014
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le 5 août 2023
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le 21 mai 2023
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le 11 sept. 2021
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