Voilà donc le film fondateur du genre Giallo, et une des pierres angulaires du cinéma du Maestro Mario Bava. Et on ne peut que prendre en compte cette dimension matricielle, primordiale, parce que vis-à-vis des exubérances formelles dont va faire preuve Super Mario par la suite (au sommet desquels se place, je me dois de le préciser, le Meilleur Film du Monde Danger: Diabolik!), dans ses gialli comme ailleurs, comme le feront aussi toute une tripotée d'autres réalisateurs quand ils s'attaqueront au genre, hé ben ce 6 Femmes Pour l'Assassin semble parfois bien sage.
Donc oui, c'est pas ultime, certes, mais on retrouve une intrigue en Whodunit tarabiscoté typique du genre, on a quand même un travail pétaradant sur la couleur, des éclairages super cool,s une mise en scène qui tord la grammaire cinématographique tout en restant parfaitement lisible (Ce plan évoquant un point de vue subjectif mais ne correspond à personne, c'est assez tordu), et des meurtres graphiques qui font que le film m'a, plus que d'autres gialli, pas mal évoquer le Blood Feast d'Hershell Gordon Lewis: une atmosphère Technicolor au charme désuet dont l'apparente innocence décuple la violence de la moindre goutte de (faux) sang.
Bref, c'est à voir pour quiconque s'intéresse un tant soit peu au cinéma de genre.