Le simple fait que Larysa Kondracki ait dû batailler huit ans pour pouvoir produire un film aussi courageux et nécessaire prouve que nous ne vivons pas dans des pays aussi démocratiques que certains voudraient nous le faire croire.
Le fait que des "critiques" professionnels aient trouvé les scènes de viol "trop difficiles à er", voire qu'elles "desservaient le propos du film", prouve que la vérité est encore et toujours un concept difficile à ettre pour les esprits conventionnels de nos sociétés.
Le fait que ce film ait entraîné des polémiques, alors qu'il aurait dû entraîner l'unanimité derrière lui, prouve que même les esprits les plus réputés avancés de notre temps ne sont pas tous capables de reconnaître que nous vivons dans une société pourrie, une société qui ne sait pas défendre les valeurs qu'elle prétend défendre, parce qu'elle ne le veut pas vraiment, parce qu'elle ne s'en donne jamais les moyens.
Le fait que Laryza Kondracki n'ait pas pu réaliser d'autre long métrage depuis dix ans prouve que le système des studios la maintient sous l'eau et a peur de ce qu'elle pourrait faire. (D'accord, elle réalise des épisodes de série -dont Halt & Catch Fire, gloire à elle- mais ce n'est pas pareil.)
Le fait que le scandale dénoncé par Kathryn Bolkovac n'ait entraîné aucune condamnation est un autre scandale, qui vient s'ajouter à ceux découverts depuis.. car au moins trois autres affaires semblables ont éclaté: une à Haïti, une au Gabon, une en République de Centre-Afrique.. mettant toujours en cause des employés des Nations-Unies, dont aucun n'a été condamné.
Le patriarcat ne mourra qu'avec le dernier des hommes.
Quant à Rachel Weisz, elle est (avec ce film et avec Agora) l'actrice la plus engagée de son temps. J'attends avec impatience le rôle qui lui permettra de lancer une vraie révolution.