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Pour le lecteur pressé, en moins de 2 minutes: https://youtu.be/IWlxKy1H6pk
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Les débuts de Saturday Night Live… Une époque où la télé américaine ressemblait à un laboratoire d’expériences menées par des savants fous sous caféine. Jason Reitman, connu pour ses drames à fleur de peau (Juno, Up in the Air), s’attaque ici à un morceau de choix : la genèse de cette institution comique. Un pari risqué, comme tenter de faire du stand-up devant une salle vide.
Dès les premières minutes, Saturday Night nous plonge dans un tourbillon aussi organisé qu’une réunion de copropriété où tout le monde parle en même temps. Reitman capte avec une précision clinique ce joyeux désordre où se croisent créatifs en panique et egos en surchauffe. Son approche immersive fonctionne… jusqu’à ce qu’on réalise qu’elle sert peut-être à masquer un traitement un peu superficiel des personnages. Certes, c’est trépidant, mais au final, qui sont vraiment ces gens derrière le mythe ?
Côté casting, Gabriel LaBelle s’approprie Lorne Michaels avec un mélange de stress et de vision artistique, tandis que Rachel Sennott, en Rosie Shuster, injecte une bonne dose d’ironie mordante. Cory Michael Smith campe un Chevy Chase aussi magnétique qu’agaçant – donc fidèle à l’original. Mais malgré ces performances solides, on peine à ressentir un véritable attachement aux personnages. On survole plus qu’on ne plonge.
La bande-son signée Jon Batiste amplifie la tension avec brio, mais soyons honnêtes : parfois, elle semble combler les trous d’un scénario qui évite d’aller trop loin dans l’émotion. Comme si le film craignait de s’arrêter une seconde pour réfléchir à ce qu’il raconte vraiment.
Au final, Saturday Night est une plongée électrique et effervescente dans l’histoire d’un phénomène télévisuel. Reitman restitue l’énergie du moment, mais peine à lui donner une âme. Drôle, nerveux, bien joué ? Oui. Inoubliable ? Pas sûr.