Cinéaste polarisant par excellence, Zack Snyder pouvait me compter parmi ses défenseurs à l’aune de coup d’éclat (Army of the Dead laissait présager le pire quant à la suite.
Mais nous avions tort, A Child of Fire déant nos craintes les plus pessimistes tant il est indigent, ce qui relève d’ailleurs de l’euphémisme. Dans une volonté affirmée et affichée de mélanger dans un même creuset Les Sept Samouraïs, ce film honore donc sa réputation désastreuse tant il échoue sur tous les plans, repoussant les limites du crétin et du moche dans une démarche surcalibrée, éculée et sans inspiration d’aucune sorte. Même sa distribution, à l’image d’une Sofia Boutella monolithique et donc pas à la hauteur d’un premier rôle, paraît sans âme.
Si son budget somme tout « modeste » (pour ses ambitions) pouvait endre à la nuance, la veine autoparodique dans laquelle se vautre Snyder tend cependant à saborder notre indulgence : à raison de plus que ses tics caractéristiques, entre ralentis et esthétisation à outrance, servent d’emphases visuelles aux enjeux ridicules de son intrigue, d’abord d’une pauvreté abyssale et ensuite encline à l’incohérence. Le décorum du Monde-Mère et d’une galaxie asservie n’a ainsi rien de convaincant, outre une originalité aux abonnés absents, le manichéisme balourd de ses personnages et ses « révélations » entretenant une machine bête à manger du foin.
Prisonnier d’un récit progressant en mode automatique, le spectateur aura à subir les affres d’un chapitrage aussi méthodique que lassant, la simplicité de son exécution et sa gourmandise en termes de ages obligés achevant d’en faire une non-œuvre totale, prévisibilité et paresse marquant au fer rouge ce A Child of Fire catastrophique. Sans aucune envergure malgré ses ambitions, voilà qui servira de mètre-étron dans le genre du space opera… à moins que sa suite promise, The Scargiver, ne repousse encore les frontières de l’intolérable.