Un seigneur et six de ses hommes veulent traverser une frontière, déguisés en moines. Mais il y a un petit problème, celle-ci est fermement gardée par des hommes sous les ordres du frère du seigneur précédemment cité (ah, l'amour fraternel !!!). Et pour faciliter encore plus la tâche, les gardes savent qu'ils sont déguisés en moines...
Un petit Kurosawa des débuts, censuré pendant près de sept ans par les occupants américains, dont l'intrigue tient sur un mince fil scénaristique, traverser une frontière. Pas de quoi tenir trois heures et en effet le film ne dure même pas une heure (il dure en fait 58 minutes pour être exact !!!).
Disons que le film se laisse regarder et qu'on ne l'oublie pas parce que le réalisateur parvient à y insuffler des éléments qui montrent qu'il avait tout d'un futur géant. Le porteur légèrement casse-burnes qui n'arrive pas à la fermer, donnant un contrepoint comique intéressant,
la séquence où l'homme de main du seigneur fait semblant de lire un document qui se révèle en fait être totalement vierge, pour berner les gardes-frontières, ou encore une scène où ce même homme de main est obligé de frapper son seigneur, alors déguisé en porteur, pour détourner les soupçons d'un garde-frontière un peu plus futé que les autres.
Ici pas de sabres, pas de combats extraordinaires, juste de la ruse et de la parole (l'un allant souvent avec l'autre !!!). Déjà beaucoup d'intelligence et de profondeur dans son cinéma, petit Kurosawa deviendra géant...