Fuck good. Live the dangerous life.
Une affiche fushia, une bande annonce chaude, ronde. Il est tard dans la nuit et mon palais se remémore déjà ce goût de bonbon parfum Coppola. Caractéristique. Coppola et la jeunesse, un couple qui ne cesse d'étancher sa soif dans ce puits sans fond. Une source inépuisable pour captiver l'attention d'un spectateur horrifié par une peau qui se chiffonne et des rêves que l'espoir peine à tenir de tous ses doigts.
Palo alto, banlieue pavillonnaire, chic. Quarantenaires botoxées au crépuscule de la vie. Et leurs mômes. Trois gamins qui galèrent à se réaliser dans une vie bue au goulot. A sujet universel, trame universelle. Pourtant, indépendamment des regrets masochistes que peut faire naître le film, l'histoire suscite l'intérêt en ce qu'elle limite son développement au jugement des personnages, sans chercher à les sanctionner. Le film fait sa petite prévention mais de manière implicite et retenue. Une forme au service du fond qui donne beaucoup de profondeur aux dialogues parfois très matures de ces adolescents.
Des adolescents qui ne le sont en fait déjà plus. Des jeunes aux réflexes d'adultes, victimes d'une nostalgie instantanée, multipliant les expériences sans les rêver, sans les cultiver. Une quête de l'immédiat qui exige d'augmenter les doses, de frapper la vie à poings nus, sans jamais l'atteindre. De quoi rappeler qu'un événement n'est jamais à la hauteur du souvenir qu'il génère.