L‘insoutenable légèreté de Jane Austen

Joe Wright (Darkest Hour, Les Heures Sombres - film sur Churchill avec Gary Oldman - 2017, ou encore Atonement, Reviens-moi, avec Keira Knightley -2007) réalise en 2005, une adaptation du roman le plus célèbre de Jane Austen et son succès vient en grande partie du choix de Keira Knightley dans le rôle central d‘Elizabeth Bennet.

Elle y apporte une fraîcheur et un côté très direct sans affectation dans son jeu d’actrice qui retranscrivent la modernité de son personnage, qui refuse des conventions sociales hypocrites et n‘hésite pas à sauter par la fenêtre (dans le roman) pour échapper à une demande en mariage totalement inattendue et comique.

Alors oui, le mariage est au centre du film et des préoccupations de la famille Bennet (5 filles à placer, un vrai défi!). Mais le roman d‘Austen avec son ironie dans les dialogues et un certain comique de situation, ainsi que le parti pris de modernité évident du réalisateur, nous évitent une rom-com en costumes 19e: 

L‘intrigue centrale n‘est pas celle de la demande en mariage d‘Elizabeth par Darcy, mais l’évolution d’une relation fondée finalement sur un respect mutuel, avec en arrière-plan les contraintes et préjugés de la société envers les différences de classe et l‘inévitabilité du mariage comme perspective de carrière pour la femme („Elle n‘a que 15 ans et elle est déjà mariée!“ dit fièrement Mrs Bennet, au grand désarroi d‘Elizabeth et de son père).

Un très beau design qui n‘a pas bougé alors que le film fête ses 20 ans cette année, la musique de Dario Marianelli, un casting de rêve (Donald Sutherland, Judy Dench, Rosamund Pike aussi, parfaite pour incarner la beauté froide de Jane Bennet, en contraste avec la ion d‘Elizabeth, une Carey Mulligan adorable et un Mr Darcy touchant avec Matthew MacFadyen, même si les inconditionnels de Colin Firth dans l‘adaptation de la BBC n‘y auront pas trouvé leur compte).