No Hard Feelings (titre original : « Futur Drei ») est un drame allemand réalisé par Faraz Shariat et sorti en 2020. J'ai découvert ce film un peu par hasard, et je dois dire qu'il m'a laissé une impression très partagée. Il raconte l'histoire de Parvis, un jeune homme germano-iranien interprété par Benjamin Radjaipour, condamné à des travaux d'intérêt général dans un centre de réfugiés. C'est là qu'il rencontre Amon et Banafshe, deux réfugiés iraniens, et se rapproche peu à peu d'eux, jusqu'à entamer une relation amoureuse avec Amon.
Ce qui m'a tout de suite frappé, c'est la justesse avec laquelle le film aborde les questions d'identité, d'exil et d'appartenance. Il y a une véritable sensibilité dans la manière de raconter cette jeunesse tiraillée entre deux cultures. On sent que le réalisateur parle de quelque chose de très intime.
La force du film réside aussi dans son trio d'interprètes. Benjamin Radjaipour, Eidin Jalali et Banafshe Hourmazdi forment un ensemble très convaincant, porté par une belle alchimie. Parmi eux, c'est le personnage de Banafshe qui ressort particulièrement : Elle est lumineuse, énergique, elle dégage une humanité bouleversante. Son parcours est l'un des plus émouvants du film. j'ai été particulièrement touché par ce personnage.
Certaines images m'ont aussi laissé une forte impression. Il y a des plans qui restent en tête longtemps après le visionnage.
Mais malgré toutes ces qualités, j'ai ressenti une forme de frustration en le regardant. Le film veut aborder trop de choses à la fois, et j'ai eu l'impression que les thèmes se superposaient sans toujours se répondre. Il y a des séquences très oniriques, très stylisées, proches de clips musicaux, mais je ne comprenais pas toujours ce qu'elles apportaient au récit ou aux personnages.
Et puis, pour un film de 1h30, j'ai trouvé le temps long. Certaines scènes se répétaient, on tournait un peu en rond. J'ai commencé à vraiment entrer dans l'histoire qu'au bout de 45 minutes. Les scènes en boîte de nuit, par exemple, m'ont semblé trop nombreuses et trop longues. Une ou deux auraient suffi à installer une ambiance, mais là, elles finissent par ralentir le rythme.
Autre point qui m'a interrogé : la place très importante accordée aux scènes de sexe. Elles sont explicites, crues, et je n'en ai pas toujours compris l'intérêt. Le protagoniste assume totalement sa sexualité, il n'y a pas de conflit ou de tension autour de cela, donc ces scènes m'ont paru gratuites, presque déconnectées du reste.
Enfin, certains ages m'ont laissé sur ma faim. Des séquences qui, sur le papier, auraient pu être fortes, mais qui ne mènent nulle part. Je pense notamment au rendez-vous amoureux de Banafshe. Elle rencontre un homme, la scène est là, puis plus rien. On n'en parle plus, elle n'a aucune conséquence. Ce genre de moments donne une impression de vide, comme si le film perdait le fil de ce qu'il veut raconter.
En résumé, No Hard Feelings est un film sincère, plein de bonnes intentions, parfois bouleversant, mais aussi inégal. Il m'a touché par moments, ennuyé à d'autres, et laissé avec une impression douce-amère. C'est un premier film prometteur, mais qui, à vouloir trop dire, finit par se disperser.