Momo
3.6
Momo

Film de Vincent Lobelle (2017)

Momort subite.

« Momo ». À la vue de ces deux syllabes, à l'aspect si prosaïque, un frisson d'horreur absolue et un sentiment de totale déréliction ne peuvent s'empêcher de traverser mon être. En effet, depuis quelque temps, j'avais pris la fâcheuse habitude de visionner chaque mercredi soir un film représentant la quintessence du cinéma français contemporain. Acquérant de manière hebdomadaire une culture cinématographique de plus en plus importante autant qu'inénarrablement médiocre - les deux notions étant ici liées -, c'est donc avec un plaisir malsain mêlant dégoût et masochisme que je décidais de péniblement m'infliger ce paroxysme ignominieux, véritable synthèse stercoraire de tout ce que le cinéma fait de plus laid et de plus repoussant. C'est avec difficulté que je vous fais ici un témoignage que je juge exhaustif, bien que la vision de cet enfer moderne date un peu, mon esprit dans son infinie sagesse ayant tout fait pour me faire oublier l'indicible abîme. À l'affiche, bien sûr, le piteux cabotin Christian Clavier, dont le goître pendant n'a pour égal que son nez sémitique, ainsi que la délicieuse Catherine Frot au faciès gonflé par les injections de botox. Dans une démarche que d'aucuns qualifieraient de « post-ironique », je ne partais pas tel un inconnu s'aventurant dans les contrées vierges d'un univers qu'il ne connaissait pas : les a priori, nombreux, laissèrent bien vite place à la stupéfaction de l'ineffable bassesse. Christian Clavier, avec ses mimiques extrêmement maniérées de petit-bourgeois pédéraste fut dès le départ proprement inable, avant que n'arrive son ignoble rejeton, que l'on croirait d'abord attardé mais qui s'avèrera ensuite être atteint de surdité. Réclamant son paquet de « Chocapics » en faisant au age un éloge sous-jacent à la société de consommation, le début du film se déroulant dans un supermarché (sans nul doute y-a-t-il quelque partenariat occulte conclu en amont sur tout un tas de produits qui se retrouveront ultérieurement dans le film), la trame narrative se poursuit au sein de ce couple de soixantenaires désabusés dont la vie sentimentale sombre petit à petit dans l'anhédonie. Le jeu est mauvais, bien sûr, mais c'est plutôt le scénario qui semble ubuesque, les incohérences se succédant pêle-mêle, entre moments inutilement dramatiques, émotions exacerbées et peu naturelles, scènes futiles, humour bon à faire se gausser quelques sous-prolétaires analphabètes et ainsi de suite. Ce serait de toute évidence sans compter les caricatures archétypales des différents personnages, avec Clavier jouant une sorte de bourgeois libéral-réactionnaire et son épouse, une folle hystérique et psycho-rigide se laissant finalement emporter par une sorte de sensiblerie puérile, ainsi que par un instinct maternel à l'égard du jeune sourd, instinct s'avérant finalement contre-nature, le garçon étant le fils de leurs voisins, dont le nom de famille est semblable. Les choix musicaux sont majoritairement inappropriés, la dynamique sonore est à la limite du able, et finalement, l'on en ressort tout aussi sourd que Momo, en plus de sortir aveugle comme son épouse (car oui, cet être en a une !) à la vue de telles abominations. Le film s'achève sur la traditionnelle petite morale relative au respect des handicapés, en vantant la nécessité du vivre-ensemble et de l'acceptation de la différence… comme c'est touchant. Bref, un film à ne jamais voir, sinon pour le vomir, qui comme vous le voyez n'a que peu de choses à dire.

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le 28 mai 2025

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RolandeLegrand

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