Il est bien, ce film.
Suzanne Clément crève l’écran (ce qui est un pléonasme) et j’ai beaucoup aimé son personnage et l’apaisement qu’elle procure (malgré son malheur et sa colère qui se manifeste une fois de manière très violente au début).
Il y a deux scènes qui m’ont marquée, celle du karaoké et celle où Steve fait une silencieuse tentative de suicide dans le magasin. Ce sont les deux moments qui humanisent le plus Steve, où ses ions m’ont paru évidentes et écrasantes, où j’avais le plus envie de le prendre dans mes bras. Le reste du temps, ma sympathie avait du mal à surmonter ses accès de colère et de violence.
Si j’ai quelque chose à reprocher au film, c’est qu’il commence avec un gigantesque fusil de Tchékov : on sait que la mère peut abandonner son fils — ce n’est jamais utilisé comme outil dramatique, donc on sait qu’elle y aura recours. Cet happy end doux et sucré s’efface donc au profit de cette scène en voiture dont on sait qu’elle va finir à l’hôpital (c’est pas vrai, j’ai cru qu’elle allait finir avec la mort de Steve dans un accident pour faire écho au début du film, mais l’évidence s’est vite imposée) et en séparation.
C’est difficile pour moi de percevoir à quel point Steve veut être libre, à quel point ce mot est précieux pour lui. Ça doit paraître évident à quelqu’un qui e sa vie en camisole de force.
Le générique me rappelle ce gag du palmashow : Dolan a fait la réalisation, le montage, la conception des costumes, et les sous-titres (indispensables et étonnants, il faut le dire).
Note pondérée : 8,2