Miséricorde mélange intelligemment l’humour et l’angoisse, créant un décalage troublant. Les touches comiques, parfois déplacées, arrivent pourtant naturellement et déclenchent des rires presque coupables. Ce contraste donne au film une atmosphere étrange, le rire devient une manière de faire face à l’inconfort.
Le personnage principal est fascinant : on comprend ses angoisses, ses doutes, sa peur d’être traqué, mais on se demande aussi s’il ne nous cache pas une part de folie. On s’attache à lui tout en étant fort dérangé par certains de ses actes. Il est au centre du film du début à la fin, et nous vivons tout à travers lui. Les autres personnages semblent flous, inquiétants, presque étouffants.
L’ensemble donne au film une ambiance presque hypnotique. On l’aime sans trop savoir pourquoi, malgré quelques longueurs et un jeu d’acteur parfois inégal. L’intrigue est souvent confuse, mais elle capte l’attention et crée une sensation de malaise qui nous suit longtemps.
Avec, semble-t-il, peu de moyens, Miséricorde prouve que le cinéma peut marquer par son atmosphere seule. Ce film enferme le spectateur dans un sentiment d’oppression, où le rire et l’angoisse se mêlent sans que l’on sache vraiment pourquoi. Une expérience unique et déroutante.