Certains appelleront ça du cinéma vérité, ou du naturalisme, d’autres diront que c'est une purge. Moi je ne dis rien, mais voyez ma note ah ah. Ce n’est pas le premier film de Kechiche, mais celui-ci devrait savoir que pour faire un film, un bon, un vrai, il faut au minimum un scénariste – le mec qui écrit une histoire – et un monteur – le mec qui taille dans le gras, 2h55 de pelloche c’est tout juste pas possible pour ce « film » (ou faux documentaire qui aurait pour sujet la vacuité et le néant) qui a tout juste assez de matière pour remplir une moitié d’épisode de Plus belle la vie ou Sous le soleil. Si c’est pour filmer ses souvenirs ou ses fantasmes de vacances, je préfère encore me taper Les Bronzés, et même Camping, voire Mon Curé chez les nudistes, si si… Au moins ces films-là nous arrachent quelques sourires, sont beaucoup moins longs, infiniment moins chiants, évidemment moins nombrilistes (au propre comme au figuré) et n’ont aucune prétention auteurisante à la mords-moi-le string…
Et dire que cet "auteur" va nous infliger un second volet - évidemment du même acabit -, pourquoi pas une trilogie pendant qu'on y est... Sans moi ! "C'est pas parce qu'on n'a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule", écrivait Michel Audiard. Hélas Kechiche applique à la lettre ce principe, jusqu'à la nausée. Il n'a rien à dire, mais il en a à montrer, des culs de filles, réduites à de la viande entre les mains de mecs plus vieux, bien moches, biens malaisants. Weinstein aurait aimé...