Kev au pays des vermeils

Le premier constat quand débute le film est la transformation de Kev Adams. Physiquement épaissi, il paraît moins gamin. Son jeu d’acteur, après une entame quelque peu poussive où on retrouve ses tics habituels, se révèle lui aussi plus mûr. Coscénariste du film, il a jeté à la poubelle son personnage de blagueur potache pour endosser un rôle plus dense. S’il ne réinvente pas la comédie française telle qu’elle se pratique dans les années 2020, le résultat se présente comme une bonne surprise. Son premier atout est la qualité de sa distribution qui donne une dimension chorale à l’entreprise. Chaque personnage est à sa place et apporte une habile contribution à un ensemble qui aborde un sujet peu souvent traité et propice à de multiples situations savoureuses.


S’il ne renverse pas la table, le récit est bien conduit. Il apporte son lot de gags (et certains sont franchement très drôles grâce aux différents caractères des résidents), glisse vers le drame par moments sans trop verser dans le mélo, sans oublier, bien entendu, les leçons de vie attendues dans ce genre de films. À défaut de subtilité, l’efficacité est au rendez-vous même si la fin a cependant tendance à dégouliner de guimauve. Thomas Gilou, en habitué des comédies sociales, apporte son savoir-faire au niveau du rythme et parvient à éviter à rendre ces séquences « Bisounours » trop encombrantes.


Le résultat est donc une comédie sympathique qui, bien que jouant la carte de la facilité à plusieurs reprises, sait évoquer avec intelligence les liens intergénérationnels. La petite surprise du chef est de découvrir à la fin du film, dans un petit rôle, le tennisman Stan Wawrinka qui est aussi, autre surprise (sauf si on sait qu’il est un pote de Kev Adams, l’autre producteur du film), un des producteurs de l’entreprise.


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le 16 août 2022

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PIAS

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