Lettre d'amour à tous les cinémas.
Jocelyn Quivrin a découvert une nouvelle facette de son métier d’acteur lorsqu’il a tourné sous les ordres d’Eric Rohmer pour Les Amours d’Astrée et Celadon. Cela l’a tellement marqué qu’il en a écrit un film avec Léa Fazer.
Malheureusement, Jocelyn Quivrin est mort il y a quelques années maintenant et le projet s’est retrouvé avec Pio Marmaï en tête d’affiche alors que Quivrin devait y jouer son alter ego cinématographique. Même si cela rend le film un peu plus triste qu’il ne l’est réellement, Maestro reste une franche comédie particulièrement hilarante, ionnante et remarquablement bien réalisée. En effet, Léa Fazer parvient à jongler parfaitement entre son histoire et ses gags, avec un sens du rythme bien plus intéressant que les grosses comédies françaises sorties durant l’année. Elle est bien aidée par un casting irable, entre Pio Marmaï et Nicolas Bridet dont la franche camaraderie transpire à travers l’écran, l’immense Michael Lonsdale qui parvient à ne jamais tomber dans le mimétisme et la singerie d’Eric Rohmer, Déborah François en pète-sec et Alice Belaidi qui n’en fait pas trop pour une fois. Maestro est très fun, malgré un dernier acte à Venise qui semble plus être un hommage qu’une partie du film en tant que telle. La grande force du film réside dans le fait qu’il ne choisit jamais entre Fast & Furious et Les Amours d’Astrée et Céladon et qu’il donne même envie aux spectateurs de découvrir une nouvelle frange d’un cinéma qu’il ne connaît pas forcément.
Il faut de tout pour faire un cinéma et c’est clairement le message de cette adorable comédie, qui peut faire rire avec un jet de boulette de papier comme avec des dialogues ciselés (celui sur Spielberg est assez savoureux). Et tout ça en moins de 90 minutes, c’est beau.
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