(Spoilers !)
Une histoire charmante de deux jeunes femmes qui font du dessin dans le journal de leur école… puis participent à un concours de manga… puis publient dans Shônen jump…
Sauf que c’est une histoire d’attachement abusif. Kyomoto (on ne connaîtra jamais son prénom) voue une iration sans limite pour Fujino qui a bien l’intention de l’utiliser pour la manipuler, et Fujino a une relation difficile avec le dessin.
Le culte de Kyomoto pour Fujino est évident, la manipulation de Fujino l’est aussi (« Si tu ne continues pas à m’aider, tu seras seule, tu échoueras… »), elle ne la regrette qu’à la fin quand elle apprend sa mort — peut-être même qu’elle n’en prend vraiment conscience qu’à ce moment là.
Mais la relation entre Fujino et le dessin est aussi très intéressante : on ne sait pas si elle prend vraiment du plaisir à dessiner ou à travailler ses techniques, on sait par contre qu’elle a besoin du regard d’autrui (recevoir des compliments et se pavaner) et de déer sa rivale Kyomoto dont les dessins sont si beaux et poétiques. C’est la comparaison qui la fait abandonner le dessin à l’école primaire. Et dans la première timeline, elle ne s’y remet que pour montrer sa supériorité à Kyomoto.
J’ai toujours été médiocre dans tout ce que j’entreprends (le bridge, l’escrime, la physique, le demi-fond, le papercraft, l’écriture…). Je me dis que si j’étais ambitieuse et fière, j’aurais beaucoup souffert †. C’est un peu ce que m’évoque Fujino : ce qui l’a menée à devenir mangaka, c’est sa fierté et son désir d’écraser sa rivale ; pas sa vocation, pas son plaisir ; et je n’envie pas son sort.
† (ou j’aurais davantage travailler pour être vraiment bonne)
Note pondérée : 8,1