"Peut-on vivre, ou même survivre, dans une prison sociale et patriarcale ? Un vent de révolution et de liberté répond à cette réalité iranienne et continue de souffler vers nos cinémas, quand bien même ce film a été tourné en Italie. Lire Lolita à Téhéran réussit le pari de restituer de précieux témoignages sur l’émancipation des femmes, portées par la littérature, mais échoue à insuffler une âme ou de la tension à son intrigue."
"Méthodique et symbolique dans sa mise en scène, le réalisateur israélien s’applique à surligner les valeurs intuitives du régime islamique de l’Iran, dont certaines sont encore valides à ce jour. Riklis apporte un grand soin à sa composition de l’image, en étant conscient de sa portée patrimoniale et pédagogique pour les générations futures. Les femmes d’un côté, les hommes de l’autre, le port du voile, détentions arbitraires, torture et peine de mort sont autant de thématiques récurrentes du cinéma iranien autour des droits humains bafoués. Et parmi eux, Azar s’est frotté à l’impitoyable censure du gouvernement. Il fallait une Golshifteh Farahani remarquable pour camper ce rôle clé, celui d’une matriarche de la littérature, et c’est le cas. Cependant, Riklis manque à lui insuffler l’énergie des premiers cours d’Azar tout le long d’un récit aussi linéaire que ses personnages."
"Lire Lolita à Téhéran souffre d’un traitement et peu convaincant de la tension, au détriment d’une reconstitution lissée du parcours d’Azar Nafisi à travers la rigidification d’une société renfermée sur elle-même. C’est un film qui n’ose pas et qui ne se risque pas à froisser ses valeurs féministes, qu’il en trahit ses intentions initiales."
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