Précédé de sa réputation de film culte des années 2010, Les Tuche volume 1 n'avait à priori rien pour lui ni pour me plaire à minima : humour graveleux, personnages réduits à leur fonction de stéréotype, esthétique hideuse à faire rougir la plus malpropre des guenons, références à la culture populaire complètement attendues ( Paris Hilton, Stéphanie de Monaco, Zizou et j'en e )...
Étrangement le film s'avère à mon sens plutôt amusant ou du moins pleinement divertissant, honnête vivier sociologique certes forcément caricatural mais assez juste in fine. De ce quintet de personnages estampillés beaufs Olivier Baroux tire une comédie tour à tour limitée dans son propos, pleine de bons sentiments certainement dispensables et néanmoins joliment comique voire parfois drôle dans ses meilleurs instants. Entre un Jeff chômeur professionnel et patriarche féru de ballons et de maillots numérotés, une Cathy incapable de différencier un champagne haut de gamme d'un mousseux premier prix, un Wilfried adepte du tuning et des 4x4 rutilants, une Stéphanie élue Miss Bouzolles vouant un culte aux selfies, au gloss et à sa petite surface de taspé abêtie et un Donald expert en hautes finances et tellement intelligent qu'il préfère er pour un cancre que pour un surdoué aux yeux de sa tribu génitrice Les Tuche sonne finalement gras, moche et timidement méchant, davantage pertinent lorsqu'il explore la fibre dichotomique séparant les classes sociales tenant lieu d'argument marketing que lorsqu'il se laisse aller à la gentillesse d'une intrigue familiale cousue de fil blanc.
Si Jean-Paul Rouve s'avère crédible en père de famille mal dégrossi c'est surtout Isabelle Nanty qui tire son épingle du jeu, réservant les moments les plus réjouissants de la panade : en ce sens la voir privatiser à elle-seule un hypermarché monégasque pour mieux sélectionner sa caissière particulière vaut son pesant d'or ! A leurs côtés Pierre Lottin, Sarah Stern ou encore Théo Fernandez complètent le casting avec plus ou moins de pertinence... Seule Claire Nadeau bénéficie d'un rôle intégralement inutile au récit, fermement dispensable en grand-mère alcoolique et verbalement gâteuse. Sinon la musique "conte-de-fée-clochette-façon-télé-réalité" annonce d'emblée la couleur d'un produit moins propice aux grands écrans qu'aux plus petits, de la même façon qu'une réalisation complètement tarte à regarder mais ablement menée par Olivier Baroux. Pas si mal en fin de compte...