Quand le titre ne correspond pas à la sensation du spectateur...

Au lieu d'être envoûtée par ce film, j'ai été au contraire plus qu'ennuyée pendant toute la durée de celui-ci. Pourtant, de belles promesses étaient avancées: un magazine psychologique qui s'intéresse à des apparitions fantastiques, j'étais emballée à l'idée d'une belle description de la personnalité des protagonistes.
A la place, on a une Coline (jouée par Sarah Girardeau) hantée par des démons dont l'origine n'est pas justifiée, il n'y a pas de crescendo dans son mal-être, et la scène où elle tente de se jeter de la falaise frôle le ridicule. Son allure de bobo-parisienne méprisante (d'ailleurs caractéristique étendue à toute la rédaction du magazine, pourquoi chercher à développer différents personnages quand on a qu'à faire un copier-coller de leurs personnalité) ne nous permet pas d'apprécier le personnage principal, ni de nous attacher à la liaison qu'elle développe avec Simon. Simon est transparent, son personnage s'échappe dans la forêt comme il échappe au spectateur, mis-à-part sa tendresse et ses visions il n'y a pas grand chose à raconter de plus sur ce protagoniste.
La mort de la meilleure amie / amante / on comprend pas qui c'est de Coline e inaperçue sur le plan émotionnel, servant seulement de prétexte pour dérouler une pseudo-investigation source d'incompréhension dans le couple Coline-Simon. Coline est alors réduite à sa jalousie, son alcoolisme et ses idées de suicide, sans plus d'émotion ni de profondeur.
Bref, un film plat, dépeignant le mépris de certains parisiens pour la "province" tel qu'ils pourraient la décrire, sans relief ni psychologique ni scénaristique.

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le 14 nov. 2020

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Elisa Irle

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