"L'enfer n'existe pas pour les animaux, ils y sont déjà" - Victor Hugo (peut-être ?)
Laid. Ma génération a été chanceuse de découvrir, dans sa jeunesse, le monde merveilleux des sorciers et en se promenant avec Harry Potter dans les couloirs enchantés de Poudlard. La génération qui découvrira cet univers avec les animaux fantastiques sera bien moins gâtée. Point de château magique et labyrinthique, point de matchs de Quidditch endiablés ou de monstre serpentin enfermée dans les catacombes; juste New York. Mais pas n'importe quel New York, celui de la grande dépression des années 30 : gris, moribond, pollué, sale,... Aucune magie ne se dégage du film, et c'est la son principal problème. Sans parler des effets spéciaux peu convaincants, aussi bien dans le design des monstres que dans les ravages qu'ils provoquent.
Malaisant. Si l'écriture des personnages n'a jamais été (à mon avis) un point fort dans les films Harry Potter, elle est encore plus catastrophique dans ce premier film de ce nouveau cycle. Aucun personnage ne sort du lot et n'est attachant. Pire que ça, les regarder interagir entre eux est parfois carrément malaisant. Les réactions sont incohérentes, inconstantes, gênantes et jamais dans le ton. Norbert est mou, Tina est à la ramasse, Jacob est un médiocre comic relief relou, Queenie est mielleuse… Bref, on a le droit à des gentils planplans, à des méchants planplans et à des animaux fantastiques planplans.
Absurde. Si l'histoire en elle-même se tient à peu près et à le mérite de montrer certaines dérives qui ont pu exister dans l'entre deux guerres (mépris de classe, pauvreté, fanatisme, corruption, etc.) on ne peut pas en dire autant de sa place dans l'univers d'Harry Potter. Les "animaux fantastiques" ne sont ici rien de plus que des Pokémon invoqués (ou révoqués) à la demande par le protagoniste afin de servir ses intérêts. Cela semble très peu cohérent avec la nature sauvage, magique et indomptée des créatures montrées à l'écran. Dommage, car ici, le film rate le coche de proposer une histoire un peu plus sombre et mature dans le style de la chambre des secrets avec une course contre la montre pour stopper l'Obscurial (le McGuffin du film) et éviter la révélation du monde des sorciers aux moldus (ici, les personnages se contentent de subir les évènements sans en être réellement acteurs). La fin est, elle aussi, abracadabrantesque avec une révélation grotesque et sortie de nulle part au sujet d'un des antagonistes (oui oui Grindenwald, c'est de toi que je parle).
En résumé : Avec une histoire mollassonne, des environnements grisâtres et des personnages ratés, les animaux fantastiques rate le coche et se positionne très en dessous du reste de la série HP. Espérons que ce film aura, au moins, servi de base solide pour la suite.