Les anges gardiens

Aujourd'hui, je voulais voir un film avec Gérard Depardieu. Mais dans ma pile des films non encore commentés sur SC, il n'en reste plus tant que ça. Et puis tant qu'à faire, histoire de faire travailler un peu mes neurones, pourquoi pas un film (un peu, faut pas ab) intellectuel ? Tiens, justement, j'ai "Les Anges gardiens" de Jean-Marie Poiré avec Depardieu et Clavier. Il est tellement intellectuel qu'il aborde même certaines questions théologiques, c'est dire !

Dans l'avion, en première classe, entre deux toasts au caviar arrosés d'une petite vodka, en attendant la caille aux raisins, nos deux compères dissertent paisiblement sur l'encyclique de Jean-Paul 2…

"Je suis à 98,5% d'accord avec l'encyclique, je vais même dire je suis à fond pour le pape !

- Hum ça va de soi, mais quand vous dites que vous êtes à 98,5% à fond pour l'encyclique, les 1,5% qui restent portent sur quelles restrictions ? Je vous titille.

- Attendez mon père, quand on est un catho convaincu comme moi à 98,5% pour cent, c'est kif kif bourricot ! Par contre, celui qui ne croit pas à toutes ces salades et bien croyez-moi, l'encyclique, IL S'EN FOUT !"

Je dirais, honnêtement pour changer, que le film compote deux périodes. Le film commence sur les chapeaux de roue à Hong Kong où deux histoires parallèles (le curé de banlieue qui s'apprête à rentrer à Paris avec plusieurs gamins et un patron de cabaret parisien haut en couleurs venu récupérer en catastrophe le fils d'un vieux copain en délicatesse avec les triades) vont fusionner.

C'est la partie que je trouve la meilleure, et de loin, qui mélange action et humour impertinent et iconoclaste entre un Clavier en curé candide mais catho de choc et coincé et un Depardieu tonitruant avec un culot pas possible, qui a dû faire sien l'adage qui veut que plus un mensonge est gros, plus il a de chances d'être cru.

Ensuite, force est de constater que le rythme baisse nettement au point même que je me demande parfois si l'arrivée (tardive) des deux fameux anges gardiens était une bonne idée scénaristique. Enfin, si ! que le curé ait un démon (mauvaise conscience) comme ange gardien et que le patron de cabaret soit coiffé par sa bonne conscience, c'est plutôt bien vu. Le problème, c'est que ces anges gardiens font, à mon avis, un peu trainer en longueur le film dans la deuxième partie.

D'ailleurs, je trouve que les dialogues les plus drôles correspondent généralement aux dialogues entre les deux personnages réels Clavier/Depardieu et jouent sur l'opposition frontale des deux personnages qui vivent dans des milieux inconciliables.

"Vous confondez Sainte Catherine de Sienne avec la vierge Marie ! Pour un catholique, vous me décevez, et la sainte vierge n’a pas une grosse tête..."

Dans le reste du casting, je e sur les danseuses du Crazy Horse pour lesquelles tout le monde s'accorde sur "Quel châssis !" pour en arriver à Dominique Marcas qui est une menue actrice spécialisée dans les seconds rôles mais qu'on remarque toujours et que j'aime bien. "Marcas" est la contraction de Maria Casarès avec qui elle était très amie. Ici, elle tient le rôle irrésistible de Mère Angelina, religieuse à Hong Kong qui avait accueilli le curé de banlieue joué par Clavier "Le père Tarain, a.i.n. comme pain et non train".

Pour finir, malgré les quelques faiblesses déjà mentionnées, le film fonctionne très bien autour d'un duo Depardieu Clavier, avec un Depardieu, qui joue comme toujours très bien, dans différents registres, de l'homme d'affaires rompu à la Chine et à la langue chinoise (que les chinois ne comprennent pas) au voyou en ant par le rôle de patron de cabaret.


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le 26 mars 2025

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JeanG55

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