Un fantasme incarné

Il a 21 ans et c'est son deuxième film : doué ce jeune réalisateur, même si ce long métrage fait un peu figure de cinéma expérimental.

Maladroit parfois mais tout de même si inspiré, car finalement quel plus beau thème que l'amour et la séduction ?
Alors, pourquoi Les Amours Imaginaires ?

"L'important c'est d'être en amour avec l'amour", voilà ce que dit Marie, elle qui a tant envie d'aimer et qui derrière son chignon 1960 , sa faconde et ses tenues flashy cache un profond romantisme.

Nicolas éphèbe blond et bouclé, en plus d'être beau se révèle mystérieux et insaisissable, il attire aussi la convoitise de Francis et devient celui que l'on se dispute âprement, que l'on désire avec ardeur, que l'on aime ionnément, objet des fantasmes les plus fous, alors que le bel ange, mine de rien, se réfugie dans une insouciance autoprotectrice et une ambiguïté qui interpelle et fascine.

A ce jeu de la séduction les deux amoureux comptent les points, chaque instant é avec leur idole les éloignant irrémédiablement l'un de l'autre, l'amour égratignant dangereusement une amitié construite au fil du temps.

Un sens cinématographique indéniable, des éclairages travaillés et une bande son qui mélange avec bonheur vieux et nouveaux tubes, quant à l'interprétation elle est surprenante : Monia Chokri en particulier qui avec son visage presque ingrat, tour à tour laid ou beau fait penser aux actrices d'Almodovar : un peu excessive et complètement atypique.

Bref, un film loin d'être inintéressant malgré ses lourdeurs ses maladresses et son narcissisme, pour peu que ces amours imaginaires soient aussi un peu les nôtres.

7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes "Et l'oeil de la vierge candide allait au bel éphèbe nu..."

Créée

le 22 févr. 2012

Critique lue 3.4K fois

129 j'aime

38 commentaires

Aurea

Écrit par

Critique lue 3.4K fois

129
38

D'autres avis sur Les Amours imaginaires

Critique de Les Amours imaginaires par Anonymus

Pour aimer "Les Amours imaginaires", je pense qu'il ne faut pas avoir peur du ridicule. Ce ridicule adolescent, que je connais à la perfection, mieux que moi-même, qui a été mon grand ami et que j'ai...

Par

le 15 juin 2012

126 j'aime

4

Racké de la noune !

Le dernier opus du jeune inDolan ressemble un peu à un épisode de Plus belle la vie filmé par Tom Ford : il ne se e rien, mais joliment. Peut-être que la morale, c'est qu'entre être ou paraître,...

Par

le 29 oct. 2010

125 j'aime

112

Quand des corps se frôlent au ralenti sur The Knife

Xavier Dolan confirme et même un peu au-delà. Son premier film, "J'ai tué ma mère", était étonnant et prometteur, mais ici on va bien plus loin avec un mélange risqué, presque prétentieux entre...

Par

le 11 sept. 2011

61 j'aime

3

Du même critique

Qu'est-ce que la vérité ?

L’Homme est incapable d’être honnête avec lui-même. Il est incapable de parler honnêtement de lui-même sans embellir le tableau." Vérité et réalité s'affrontent dans une oeuvre tout en clair...

Par

le 30 oct. 2012

425 j'aime

145

Call Me by Your Name
10

Parce que c'était lui...

Dans l'éclat de l'aurore lisse, De quels feux tu m'as enflammé, O mon printemps, mon bien-aimé, Avec mille et mille délices! Je sens affluer à mon cœur Cette sensation suprême de ton éternelle...

Par

le 23 févr. 2018

379 j'aime

279

Le grand mal-être

J'avais beaucoup aimé Marie-Antoinette de Sofia Coppola, j'ai regardé sur Arte, Virgin Suicides, son premier film qui date de 1999, véritable réussite s'il en est. De superbes images pour illustrer...

Par

le 30 sept. 2011

363 j'aime

114