Crochet et canon scié, c'est pas un remake de Candyman tourné par John Woo ?

Je ne comprends pas trop l'engouement autour de ce film... Certainement parce qu'il avait été adoubé par Tarantino, je pense.

Il avait suffit d'un classement (publié par la revue "Sight & sound" en 2002) dans les films préférés du Sieur "cinéphile en chef", pour que la "légende" se répande, alors même que de réseaux sociaux, il n'en était pas encore question.

En ces temps reculés (début des années 2000, une éternité déjà...), le physique pour "Rolling thunder" se limitait à une VHS antédiluvienne.

Et voilà qu'en 2015, Wild Side sort son édition collector, un bel objet qui comprend un livre très complet sur la genèse du film, dont le contenu s'avère plus intéressant que le film lui-même car l'auteur est très exhaustif sur le sujet (une lecture que je conseille aux amis cinéphiles).

J'ai toujours trouvé la mise en scène de ce film très télévisuelle, sans relief particulier, sans inventivité.

La première partie du film donne l'impression d'une réflexion sur les difficultés de réinsertion des vétérans du Vietnam, puis au milieu le métrage bascule sur tout à fait autre chose.

Je trouve fort de café qu'ici ou là, on nous parle du final comme d'une "explosion de violence digne d'un Peckinpah"... J'ai pas l'impression qu'on ait vu le même film...

Alors ouais, le film est très premier degré, les deux acteurs principaux sont sérieux comme des papes, la séquence du racket qui fait basculer le personnage et le récit avec lui, et la séquence finale sont certes "violentes", mais je ne les trouve ni aussi bien amenées, ni aussi sidérantes que la violence sous-jacente et bouillonnante de "Taxi driver".

"Taxi driver" justement, parlons-en : on ne peut que constater la redite de certaines thématiques entre ces deux films, surgis du cerveau du même homme. Tout est déjà très bien amené dans le film de Scorsese, de la rencontre avec une jeune femme qui va accompagner un temps le personnage principal dans sa descente aux enfers, jusqu'au final où la violence se veut cathartique.

Les goûts ne se discutent pas, je le sais, mais pour ma part, le Scorsese et De Niro sont au panthéon. Par comparaison, Devane est bien falot.

Le film n'est pas à jeter aux orties non plus, les fans des films d'action des 70's ou de revanche pourront y trouver leur compte, mais il ne faut pas en attendre trop, c'est peut-être ce qui a gâché ma découverte.