Meilleur film, meilleur scénario, meilleur réal, meilleur actrice, meilleur acteur. Cinq oscars qui ont fait de ce thriller d'épouvante une légende immédiate dès sa sortie en 1991. Et qui reste 25 ans après une référence majeure du film à serial-killer.
Le Silence des Agneaux, c'est tout d'abord un titre qui intrigue, à la fois plein d'élégance et de poésie, mais avec quelque chose de d'emblée dérangeant : les agneaux, symboles d'innocence, de pureté, qu'on entend bêler à leur simple pensée... Pourquoi serait-ils silencieux ? Le film nous expliquera cette métaphore, lors d'une de ses scènes les plus marquantes, ultime entrevue des deux personnages qui ont contribué à la légende du film.
Car Le Silence des Agneaux, c'est surtout le face-à-face de deux personnalités incroyables et complexes, campées par deux acteurs géniaux au sommet de leur talent. Jodie Foster et Anthony Hopkins, éternels Clarice Starling et Hannibal Lecter. Elle, jeune recrue du FBI ; lui, jadis psychiatre renommé, à présent emprisonné à vie pour cannibalisme. Elle est jeune et semble fragile et vulnérable, lui est extrêmement intelligent et dangereux et est instantanément devenu un des plus grands méchants du 7ème art.
Deux êtres que tout oppose qui vont être amenés à développer une relation atypique et ambigüe, faite d'attraction-répulsion, et qui atteindra un pouvoir de fascination rarement égalé dans un film.
En parallèle de ce duel psychologique, Le Silence des Agneaux, c'est aussi la traque d'un troisième personnage, aussi phénoménal que terrifiant : le serial-killer Buffalo Bill. Contrairement à Lecter qui incarne le Mal d'une manière quasi-surnaturelle et iconique, "Billy" est beaucoup plus réaliste : hanté par ses démons, normalement intelligent, mais à l'esprit profondément malade et dégueulasse. En somme un tueur bien plus humain qu'Hannibal. Rarement mentionné dans les avis et critiques, Ted Levine est hallucinant dans le rôle : beau jeune homme d'apparence un brin efféminé, mais tellement crédible dans sa folie qu'il n'en est que plus traumatisant.
Le film se finira par une plongée dans le quotidien de ce monstre humain, à savoir son horrible cave, repaire de ses atrocités mais aussi symbole d'écœurants tréfonds de l'âme humaine. Avant de s'achever sur un épilogue simple mais magistral, nous laissant dans un silence de mort, mi-fasciné mi-terrifié, tel des petits agneaux bien vulnérables dans ce monde si carnassier.