Je ne suis pas un buveur, je suis un ivrogne.
Le Poison, ou The Lost Week End, signé Billy Wilder fait partie de ses deux films à avoir été palme d’or et meilleur film aux oscars, alors que l'on y suit la déchéance de Don qui, malgré l’aide depuis six années de son frère et de sa petite amie, est alcoolique.
C’est une véritable descente aux enfers, filmée de manière très réaliste par Wilder, que nous fait vivre Le Poison, et comme il le fait si bien, il dépeint un fait social, de manière dure, réaliste et poignante. L'écriture est de grande qualité, que ce soit à travers le scénario ou les personnages alors que le côté dramatique et révélateur sur l’alcool est grandement réussi et surtout il arrive à le rendre poignant et frappant, à l'image de la scène de l’opéra, symbole de la détresse et du problème de Don où l’on voit ses hallucinations en pleine représentation, tout comme une des dernières scènes dans son appartement où il est en proie à des hallucinations morbides.
Billy Wilder frappe là où ça fait mal, déjà sur l'addiction puis sur la folie où cette fois-ci, c'est la scène de l’hôpital qui devient marquante tant elle est réalisée de manière froide, dure et réaliste.
Sa mise en scène est superbe et il est techniquement remarquable, les jeux d’ombres et de lumières sont notamment très bien faits alors que la photographie en noir et blanc est en adéquation avec l'atmosphère voulue. Et tout en subtilité, il arrive à glisser quelques touches d’humour noir et cynique alors que dans le rôle principal Ray Milland est parfait, notamment dans la folie, et Jane Wyman lui rend très bien la réplique.
Billy Wilder montre une fois de plus sa maîtrise du cinéma et propose avec The Lost Week-end une oeuvre cruelle, réaliste et poignante tandis que 70 ans après sa sortie, ses propos sont encore pertinents et le film marquant et inoubliable.