Jules Verne, Kirk Douglas, une aventure au bout du monde... un récit d'aventures épiques et humanistes s'annonçait. Mais si je croyais avoir là une variante de L'île mystérieuse avec ou sans Capitaine Nemo, c'est plutôt un Aguirre, la colère de Dieu sanglant à souhait que je me suis avalé ce soir là.
Pourtant le film commence agréablement. Les héros masculins Verniens traités à l'image chaude des fictions d'aventures des années soixante sont rieurs ou pas, mais ils respirent le romantisme, aidés par une bande-son agréable tout à fait dans le ton.
On peut commencer à se poser des questions quand Kirk Douglas, assistant du gardien du phare, tourne sa lunette vers un bateau à l'approche de l'île et e en revue une collection de pirates tous plus inquiétants les uns que les autres, dont Yul Brynner et... Thierry la Fronde armé d'un katana !
A partir de là, adieu le Jules Verne de notre enfance, les espoirs d'une nouvelle Ile mystérieuse et bonjour l'angoisse d'une authentique Ile du Diable. Le film est dur, les scènes violentes, cruelles et sanglantes. Les pirates sont tous des hyènes démentes assoiffées de sang, et on se surprend à leur souhaiter la mort la plus prompte possible. L'innocence est violée, massacrée, et même les bons sentiments sont trahis, cédant le pas à une désillusion de tous les instants qui fleure cette fascination pour l'abomination humaine si typique des années 1970. J'ai préféré ne pas regarder l'écran lors d'une scène de torture. Kirk Douglas, il me semble, n'en sort pas indemne, alors qu'il fut le producteur du film.
Je déconseille fortement le film aux jeunes publics et aux âmes sensibles.