On ne voit pas er les presque trois heures que durent ce film d'une réalisation parfaite dans tous les domaines. C'est peut-être un film de gangsters, mais c'est surtout une immersion totale dans une famille de mafieux. Le personnage de Vito Corleone est judicieusement décrit, un type psychorigide, mégalomane et autoritaire et considérant la défense de la famille comme une vertu cardinale. Un tel portrait aurait pu donner un personnage de caricature, mais c'est loin d'être le cas et le film se garde de tout manichéisme, je n'irais pas jusqu'à dire que le film le rend sympathique, mais on ne peut pas le haïr, tout simplement parce que ce n'est pas l'intention du film et Il fallait pour réussir ce tour de force un acteur lui-même un peu mégalo, et force est de constater que l'interprétation de Brando qui entre parfaitement dans le moule du personnage est extraordinaire, Quant à Pacino, (son premier vrai rôle) il va monter en puissance pendant tout le film à la fois en tant qu'acteur et en tant que personnage. Robert Duvall, dans le rôle d'une éminence grise froide comme un glaçon fait froid dans le dos, On notera le rôle (presque en guest star) bref mais intéressant de Sterling Hayden. Certaines scènes resterons inoubliables notamment cette longue ouverture, où la fête est alternée par les audiences du parrain, d'une richesse thématique et cinématographique qui donne le tournis, et puis bien sûr la tête de cheval, l'assassinat de Sonny au péage, l'exécution du flic véreux et du Turc, la scène du baptême en montage parallèle avec l'exécution des chef des familles rivales. Et puis il a la musique, du Rota en super forme ! Si l'on devait chipoter on pourrait critiquer quelques petites longueurs et une certaine imprécision dans certains éléments de l'intrigue. Mais qu'importe, et si je trouve exagéré de dire que le Parrain est "l'un des plus grands films du cinéma mondial" il n'en reste pas moins un chef d'œuvre