André Cayatte, il devait avoir de sacrées grosses couilles. Le genre qui pendouille par les manches de pantalon, qui racle même sur le sol, laissant un sentier de poil derrière son age. Je ne connais pas le bougre, mais ce film me donne envie de découvrir le reste. Bon, je sais que la chirurgie esthétique ne date pas d'hier, y a même un épisode consacré à la folie qu'engendre ce genre d'opération dans "The Twilight Zone", mais quand même, ça me paraît fou qu'on en parle déjà en 1958 et qu'on cite déjà des problèmes d'aujourd'hui. Même certains qu'on n'oserait pas forcément aborder dans notre société décomplexée. Mais ça Cayatte, il fait fort, au point de filmer des nichons ! Vous me direz, c'est normal, c'est français. C'est clair que la se dévoile plus facilement que l'Amérique pudique. Mais quand même !
Le scénario regorge de plein de peits détails dans le fond. Tout ret la thématique des apparences, des gens qui essaient de percer les secrets (ce barman qui observe derrière sa fenêtre en cachette), des autres qui veulent se cacher. Le scénariste joue avec le non-dit plus qu'il ne raconte. Même la psychologie des personnages n'est pas toujours simple à lire car les personnages taisent souvent le fond de leur pensée, ce qui rend les intentions parfois compliquées à comprendre. Mais c'est finement écrit. Tout tient la route. Bon après, la fin explose peut-être un peu trop, d emême qu'il y a quelques chutes de rythme ici et là, mais rien de bien grave. Personnellement j'ai été happé tout du long, bien heureux de comprendre un sous-entendu. Et puis ces dialogues sont assez bien écrits aussi. Tantôt drôles, tantôt tristes. Malgré ses défauts le scénario a été, pour mpoi, construit intelligemment, offrant du bon spectacle et un peu de réflexion.
La mise en scène est plutôt pas mal aussi. Tout d'abord les maquillages, assez bien foutus. Je ne m'attendais pas à ce que ce nez soit faux, ne connaissant pas l'interprète. Ensuite, les acteurs sont bons. Bourvil, pour moi, c'était le mec un peu mou, rigolo qui fait la réplique à DeFunès. Puis je l'ai connus plus sérieux dans un Melville. Et maintenant je le découvre salaud égoïste (tout en gardant un zeste de bénétude). Très bon, les autres aussi d'ailleurs. Le découpage est efficace : parfois très américain (ce plan de fin avec le filtre et tout) et toujours très réfléchi (des mouvements qui ont une signification la plupart du temps). Une caméra pas trop envahissante non plus, ce qui permet justement de ne pas insister lourdement sur les mille et une subtilités dans le fond (j'en reviens à ce barman qui, je ne sais pourquoi, m'a choqué par son comportement). Et une musique aussi bien trouvée.
Bref, "Le miroir à deux faces" est un bon film. Pas exempt de défauts, mais j'ai pris tellement de plaisir, et puis les thématiques sont tellement bien abordée au travers d'une vision plus que pessimiste d el'humanité, que ça me ferait mal d'être moins indulgent.
PS : Oh purée ! Y a un remake avec Bridges et Streisand !