Une attraction de foire semble cacher bien plus que les habituels artifices. Quatre personnes y découvriront des histoires sur leur vie, où leurs défauts, qui correspondent à autant de pêchés capitaux, ne pourront que les mener à leur perte.
Ce film à tiroirs date de 1967, et nous vient des studios britanniques Amicus Productions, souvent présentés comme le pendant outre-atlantique de la Hammer Film Production. Mais Le jardin des tortures en question s'il se rapproche du film d'horreur, ne fera pas frissonner grand monde. Le fantastique utilisé pourrait même faire penser aux épisodes de la Quatrième Dimension, bien que la série puisse se vanter d'une certaine intelligence dans ses commentaires, ce que le film ne se permet pas.
Heureusement, le film arrive à intriguer le spectateur, voire à le surprendre, mais il faut attendre les deux dernières histoires pour arriver à être convaincu. La première est risible, avec cet homme avide qui se retrouve à commettre des meurtres exigés télépathiquement par un chat anthropophage, et bien trop longue. La troisième le serait tout autant si je vous dévoilais la trame, mais la réalisation a alors pris du poil de la boîte, et arrive à convaincre malgré le manque de sérieux au premier abord de la menace. La quatrième, visiblement appréciée de tous et dont je m'étendrais pas, clot irablement bien le film. Vraiment. Quant à la deuxième, le tout est très convaincant, jusqu'à la révélation finale, qui vient décevoir un suspense bien cultivé. Cependant, si toutes les histoires ne se valent pas, il faut reconnaître à Robert Bloch, grand écrivain du genre de cette époque, d'arriver à renouveler les situations.
Le film prend donc du temps avant de démontrer son intérêt. La réalisation de Freddie Francis fait son office, avec certains cadrages qui le permettent de le distinguer du tout-venant. Et que dire de certains acteurs, qui imprègnent leurs scènes de leurs charismes. Robert Hutton et John Philipps font beaucoup pour le deuxième segment, de même que Jack Palance et Peter Cushing pour le dernier.
Légèrement horrifique, plus surement fantastique, cette oeuvre cinématographique est, comme trop de films porte-manteaux, inégal dans ce qu'il propose. Heureusement, Le jardin des tortures fait partie de ces films qui s'améliorent au fil du visionnage, où l'on sent progressivement un peu plus d'inspiration, et qui permettent de ne pas regretter entièrement l'heure et demie ée devant une fois la conclusion achevée. La dernière impression est bonne, mais il a fallu endurer de longues minutes sans grande conviction.