La poiscaille au ventre mou

Avant de le voir, j'étais persuadé que "L'isola degli uomini pesce" s'inscrivait dans les funestes bisseries italiennes post "Star Wars", tentant de faire de la SF au rabais. D'autant que son réalisateur et plusieurs acteurs tremperont là-dedans peu de temps après.

Mais non, pas du tout ! Il s'agit d'un récit d'aventure, qui lorgne du côté de L'Île du Docteur Moreau, et de Jules Verne. Au 19ème siècle, des marins en route pour Cayenne font naufrage. Quelques survivants parviennent à une île, gérée par un énigmatique propriétaire. Au menu : pièges mortels, créatures venimeuses, trésor perdu, expérimentations génétiques, et mutants !

Un cocktail plutôt généreux, d'autant que le tournage a choisi des lieux avec du cachet. Les Caraïbes et la Sicile, dont la grotte Netpune. Malheureusement l'ensemble est ralenti par un gros ventre mou, et é la première partie intrigante, il faut attendre le dernier acte pour que ça bouge vraiment.

Par ailleurs certains effets ont évidemment vieilli, tant sonores que visuels. Mais les fameux hommes poissons tiennent la route à l'écran. Enfin disons que je m'attendais à bien pire, vu ce que nos amis transalpins ont tenté de faire dans les années 80 en termes de SF.

Et puis Sergio Martino n'est pas n'importe quel artisan du cinéma d'exploitation italien. Il arrive à mener correctement sa barque. S'appuyant sur l'ex Bond-girl Barbara Bach, habituée au cinéma italien des 70's, et sur son fidèle compare Claudio Cassinelli.