Qualité française (sans ironie)

Ce téléfilm, est un objet des temps lointains, du Moyen-âge de la télévision (les 80's) où le service public finançait encore des trucs historiques de qualité sans ellipse, simplification extrême ou autres moralismes divers pour faire découvrir des trucs de l'Histoire oubliés de l'Hexagone ou d'ailleurs.

Ici dans un cadre "rétro" (très Brigades du tigre), on assiste à une soirée électorale de la fin du XIX siècle qui aurait pu dégénérer en émeute autour du personnage du "Général Boulanger".

N'étant pas pro de l'histoire politique des débuts de la III Rep', j'ai, à peu près, tout suivi dans cette époque chaotique entre les Affaires, La Revanche et le reste...et on appelle cela "La Belle époque".

Première bonne surprise, le général B est interprété par Maurice Ronet (l'un de ses derniers (télé)films). Il est très sobre et plutôt sage (il ne fait pas son Raphael le débauché) voire plus fin politique que sa légende noire créée (?) et entretenue par les formules toujours assassines de Clémenceau (son camarade de lycée) dont il a été proche politiquement les années précédentes. J'avais plutôt l'image d'un militaire brave, belliqueux envers l'Allemagne, plutôt neuneu et quetard, assez vite déé par les événements.

A lire le parcours du coscénariste (aussi des Diaboliques, y'a pire) Frédéric Grendel, é du Gaullisme de gauche au mitterrandisme, peut-on le taxer d'embellir le perso ? J'ai pas la réponse.

Perdus dans les attributs capillaires des hipsters de l'époque, on a aussi le plaisir de revoir Jacques François (le cadre sup cynico-tyrannique des 70's, le pharmacien du "Père Noël est une O", et un beau gosse -svt pas gentil (voire fourbe) des 40's. Il tient la route comme d'hab.

Idem pour Hubert de Lapparent que j'ai reconnu à la voix, planqué sous ses cheveux et autres rouflaquettes XXL d'époque.

Il y a aussi Maurice Biraud que j'ai vu bien mieux, le truc en costard d'époque pour lui ça colle pas trop :-). Philippe Clay en Déroulède, bof aussi mais ils font le taf.

Les robes d'époques vont très bien à Christiane Minazzoli en Duchesse D'Uzès, pionnière de la conduite auto et pompe à phynance du Boulangisme. A-t-elle eu la carrière cinéma qu'elle méritait ?

Sinon e le commissaire Valentin que j'ai vu plus en forme.

Des Hervé Bromberger que j'ai pu voir (principalement ses policiers des 50's), c'est le meilleur ;-) à partir du moment où les sujets/budgets sont comparables ;-)

Pour les archéologues d'une télé disparue, du téléfilm "instructif" et bien torché qui e les jours où la diffusion de films ciné était interdite sur les chaines françaises (si, si ça a existé). Et c'est aussi l'occasion de recroiser des comédiens oubliés qui ont fait leur taf.