Une des forces du muet est qu'il peut être éternellement réinterprété par une nouvelle musique. La création Noise Ambient Expérimental, électro-acoustique, industrielle, liquide et visqueuse de Pierre Jodlowski pour La Grève appuie le moindre tapotement de la mise en scène (folle furieuse) d'Eisenstein pour illuminer son travail et jeter le film dans un espace parallèle entièrement détaché de la réalité, genre Tetsuo Russe... Une ambiance sonore étrange et oppressante qui révèle ce premier film en une puissante oeuvre d'art presque abstraite où le sort des ouvriers dée la revendication politique pour habiter viscéralement la pellicule. Plus que cela, le nombre de plans y est incroyable, un travail titanesque. De fondus enchaînés mirifiques en ballet de géométrie des lignes de force aux mille brillances de noir et blanc en ant par l'art des visages et la violence terrible qui jaillit, la fougue créative du jeune réalisateur transperce l'écran.
Dans le même temps, le film transpire de sa réalité historique. J'ai trouvé tous les personnages vraiment présents. Et le filmage de l'action est des plus réaliste et prégnant. Les scènes de violence sont d'une intensité barbare rare baignant dans un art du plan qui vous éclate aux yeux. Ces cavaliers qui traversent les immeubles une fois leur forfait effectué. O_O
Moins direct que le Cuirassé Potemkine, mais niveau puissance, rien à voir en ce qui me concerne.
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