Au regard des adaptations homonymes de Richard Thorpe, en 1937, et ici de Karel Reisz, le sujet théâtral d'Emlyn Williams, où un tueur, personnage trouble et inquiétant, fait irruption dans une maison de campagne, ne semble finalement pas d'un grand intérêt. On peut considérer que les deux cinéastes ont signé des adaptations cinématographiques en-deçà des possibilités du sujet ou, comme c'est plus probable, que la pièce originelle, dans le registre de l'angoisse, repose sur une dramaturgie étriquée, sans grand relief, pour ne pas dire banale.
Le film de Karel Reisz n'introduit guère de suspense ni d'intérêt psychologique relativement au criminel Danny. Le cinéaste s'attache pourtant à la personnalité inquiétante et dangereuse de ce dernier, au point que Danny éclipse quasiment tous les autres personnages.
Albert Finney compose un psychopathe convenu et sans surprise, malgré son évidente implication. De ce sujet, que Richard Thorpe avait abordé sous l'angle de la comédie et une sorte de Tartufe, Reisz tire un film glacial, fondé sur l'étrangeté et le malaise. Malheureusement, l'intrigue ne s'y montre ni spectaculaire ni haletante.