Lui en elle, elle en lui

Typiquement le genre de comédie dans laquelle on se lance à reculons. Si le prétexte est totalement grotesque, le résultat est pourtant plutôt une agréable surprise. Ce n’est évidemment pas la comédie du siècle mais on s’y amuse gentiment, les travers masculins et féminins étant parfois habilement détournés sous prétexte du caractère de ceux qui les incarnent. On évite ainsi le « film de genres » (jeu de mot inclus) et la toujours douteuse guerre des sexes pour renvoyer dos à dos hommes et femmes et leurs caricaturaux petits défauts. Le film, de toute façon, et c’est très bien ainsi, ne se veut pas un pamphlet social et sillonne entre romcom et comédie pure et dure.


On rit, et c’est plutôt bon signe, à de très nombreuses reprises même si l’ensemble manque parfois clairement de subtilité mais ce grand écart entre la bluette sentimentale et la comédie qui tache fonctionne agréablement. La performance, notamment, de Stéphane de Groodt, toujours aussi irrésistible et celle de la délicieuse Louise Bourgoin, même si celle-ci semble moins à l’aise que son partenaire dans sa capacité à incarner un autre sexe que le sien, est un atout évident pour le film, surtout que les rôles des compagnons sont parfaitement assurés. Le scénario réussit, en outre, à relier astucieusement ses scènes de gags même si l’histoire patine souvent et ne parvient pas toujours à suivre un cap précis, oubliant ainsi un certain nombre de péripéties dans la cohérence de son récit. Cependant, le choix de la comédie pure valide de nombreuses orientations.


On pourra être un peu plus sceptique sur l’ultime ligne droite du film qui échoue dans sa tentative audacieuse de ne pas sombrer dans une conclusion moralisatrice. Sans solution pour achever leur comédie par un happy end, les scénaristes font un choix qui ne rend pas justice aux personnages secondaires qui se retrouvent piétinés. Dommage mais le concept même du film appelait cette difficulté qui n’est pas habilement contournée. Pas de quoi totalement gâcher, malgré tout, l’impression plutôt favorable de l’ensemble.


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le 18 sept. 2023

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PIAS

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