Dans un paisible et pittoresque village de pêcheurs de la Côte d'Opale, Audresselles, va se produire toute une série d'évènements extra-terrestres dignes des meilleurs films d'anticipation.
Les forces du bien et du mal vont se déchaîner autour d'un bébé (très expressif) le petit Magat élevé par une grand-mère qui ne le lâche pas un instant. Son père serait Jony, un pêcheur du coin qui va tomber sous le charme de Jane, une princesse Leïa (AnaMaria Vartolomei) du troisième millénaire qui maîtrise son sabre laser. Joni va également faire basculer Line (Lyna Khoudri), bimbo fraîchement débarquée dans la région, vers les forces obscures. La Reine des forces du bien (Camille Cottin) trouve les humains très attachants et Belzébuth (Fabrice Luchini) se délecte à l'idée de déchaîner les enfers. Et le réalisateur sexualise ses personnages, ce qui n'existe pas dans Star Wars. On voit des seins, des fesses, des scènes de sexe et on s'éloigne absolument de l'univers enfantin de George Lucas. Je ne suis d'ailleurs pas convaincue que déshabiller constamment les deux actrices apportent quoique ce soit...
Toujours hors du monde, du temps, des modes, voire hors sol, Bruno Dumont réalisateur impertinent, nous offre sa vision d'une guerre des étoiles sans véritablement aboutir mais qui réjouira les amateurs voire les inconditionnels (dont je suis) de son cinéma différent. Avec un budget confortable paraît-il, il nous en met plein la vue avec des effets spéciaux spectaculaires de la guerre dans l'espace mais aussi deux vaisseaux amiraux de toute beauté qui s'inspire d'une cathédrale gothique pour le bien et un palais versaillais pour le mal.
Je n'inviterai pas ceux qui n'ont jamais vu de film de Bruno Dumont à commencer par celui-ci. Il n'est sans doute pas le plus abouti, à moins que ce final imprécis, indécis soit la marque de la misanthropie qu'on lui assigne. Mais il est comme toujours d'une beauté renversante. La porte d'entrée des forces en présence se situe comme toujours sur la Côte d'Opale. Les images que Bruno Dumont nous en offre sont toujours merveilleuses et le village d'Audresselles est absolument superbe je trouve.
Les chevaliers du mal montent de massifs et magnifiques chevaux boulonnais blancs :
Quant à la gendarmerie, elle enquête mollement sur les étrangetés qui surviennent et nous permettent de retrouver le duo insensé formé par le Commandant Van der Weyden et son binôme Carpentier toujours interprétés par les deux inénarrables Bernard Pruvost et Philippe Jore découverts dans P'tit Quiquin et CoinCoin et les zinhumains. Avec ces deux baltringues, inutile de vous dire que les investigations ne risquent pas d'aboutir.
C'est métaphysique, décalé, déjanté mais d'un grand sérieux et d'une grande beauté. Moi je suis dumontophile depuis toujours et le reste.