Par où commencer ? J'ire le travail de Malick depuis son premier film jusqu'au prédécesseur de Knight of Cups (que je n'ai toujours pas vu), je dois dire que ce dernier me laisse un gout sacrément amère en bouche. Contemplatif, c'est le mot qui décrit pour moi le mieux le cinéma de notre homme; depuis toujours, ça réalisation est léchée : ses plans sont millimétrés, l'image a une portée souvent très viscérale et ici comme dans Tree of Life, les dialogues sont au compte gouttes. C'est ce cinéma si contemplatif - tant empli de force - que j'avais trouvé complètement subjuguant dans Tree of Life - un style qui ne pouvait qu'épousé à ravir à cette fresque de l'humanité, mais également dans toute sa filmographie - m'a vraiment posé des problèmes avec le thème du film. Il est ici question de thèmes auxquels ce sont déjà attaqués plusieurs réalisateurs ces dernières années : la dépression et l'existentialisme du grand Hollywood; Cronenberg avec Map to the stars et Coppola avec Somewhere, si l'un s'en est sorti avec brio, la seconde s'est - en mon humble avis - prise les pieds dans le tapis; Malick est à mon avis entre les deux. Il est ici question de Rick, un scénariste d'Hollywood ayant la quarantaine en quête de sens à sa vie, qui déambule au travers de dialogues pseudo-spirituels, errant de conquêtes en conquêtes, d'échec en échec, hanté par un frère suicidé et la mort d'un père austère. Moi qui adore le style contemplatif, la longueur de ce film ne fut pas loin d'un clavaire pour moi tant je n'ai pas adhéré à son essence, la faute pour moi est due à un personnage psychologiquement beaucoup trop caricatural, avec une histoire personnelle - bien qu'originalement traitée - dénuée d'intérêt. Knight of Cups est une réalisation beaucoup trop bobo qui ne correspond au réalisateur, j'espère le revoir un jour dans un cinéma moins surfait à l'instar de ces débuts.