Juge, jury et exécuteur

On a beaucoup critiqué ce film à sa sortie en 1995, et même encore dans ces colonnes où j'ai vu chez mes éclaireurs des notes assez basses et seulement 3 notes 7 (en plus de la mienne) et 3 notes 8, qu'en est-il ? Je crois qu'il faut avant tout prendre ce film comme un divertissement pur et dur ; que les fans du comics ne cherchent pas une adaptation scrupuleuse, ce n'est pas le but, et si Stallone lui-même est ultra caricatural en débitant à tout bout de champ "la loi c'est moi !", c'est voulu, il s'auto-parodie, certes avec moins de réussite que dans Demolition Man, mais l'intention est bonne. D'ailleurs après le carton de ce dernier, Sly voulait s'impliquer dans une nouvelle aventure futuriste.
Comme il l'explique dans les bonus du DVD, cette grosse machine hollywoodienne a été réalisée un peu dans l'urgence, sans grande préparation, avec un scénario écrit un peu n'importe comment parce que le studio n'a pas pris le sujet au sérieux, pensant que ce projet n'attirerait pas le public. De plus, Sly n'a pas pu faire ce qu'il voulait au départ, c'est à dire exploiter au maximum le personnage, avec tous ses travers, le studio a donc tout misé sur son nom et sa valeur de star bankable, d'où le fait qu'on doit voir son visage sans casque dans certaines scènes. Mais le pire, c'est que le personnage très violent de Dredd et l'ultra violence du comics crée par John Wagner et Carlos Ezquerra ont dû être considérablement édulcorés pour er le barrage de la censure US du tout public, c'est pourquoi, on a contrebalancé tout ça avec de l'humour à la pelle (les répliques drôles de Sly) et le personnage comique de Fergie joué par Rob Schneider qui parfois en fait des tonnes.
Sinon, la vision du futur de Mega City One et de sa jungle urbaine est pessimiste, le côté visuel et artistique sont travaillés, les Fx ne sont pas merdiques, et le reste du casting qui réunit Armand Assante, Jurgen Prochnow, Diane Lane et Max von Sydow n'est pas minable non plus... mais le réalisateur se concentre sur l'action où un morceau de bravoure chasse le précédent, tempéré par une solide dose d'humour et cette vision caricaturale. Efficacité maximum et peu de profondeur donc, mais comme je le disais au début, il faut prendre ce film pour ce qu'il est : un nanar peut-être pour certains, mais pour moi un bon divertissement, c'est tout... Il aura aussi permis aux studios de montrer un univers plein de ressources, ce qui les décidera à produire une nouvelle version avec Karl Urban en 2012, qui sera beaucoup plus réaliste, donc plus proche du comics.