Moi qui m’étais promis de rester Woke à toute épreuve.
Moi qui m’étais juré de donner une voix, un poids à chaque injustice faite dans cette putain de société.
Moi, le bourgeois indigné, qui m’érigeais en ferveur défenseur des opprimés depuis mon appartement montmartrois payé avec une fortune generationnelle. J’ai fauté.
Ce film est la goutte de trop. La limite de mon wokisme est franchie.
Je ne sais pas si Jeunes Mères n'a rien, ou trop à raconter. En rassemblant 5 mères sous un même film, les frères Dardenne veulent nous donner une info primordiale: le monde va mal.
Pendant 1h40, on aura absolument tous les maux de la terre exposés sous nos yeux dans un best of des pires maux qui puissent exister dans un milieu populaire. Alcool, drogue, misogynie, violence conjugale, chaque mère représente une étude de cas différente nous montrant que le monde n'est que souf. Jamais nous n'aurons droit à un moment de tendresse, de complicité entre deux personnages, de joie avec les bébés. Le spectateur est puni, il doit subir. Et quand on aperçoit une lueur d'espoir, une vioc vient nous anéantir avec un concert improvisé catastrophique qui me rappelle mes pires cours de musique du collège avec Mme Asselin.
Restons sur la souf: la mise en scène. Il ne se e absolument rien. On compte environ 9 coups de téléphone dans le film. Appels téléphoniques qui sont sûrement les scènes les moins intéressantes à voir sur un écran après les classiques vomis.
Venons-en au sujet phare: les actrices.
Pauvres actrices totalement lynchées sur lettre boite, définitivement le twitter du cinoche. Les pauvres prennent pour tout le film alors qu'elles ont été envoyées au casse-pipe.
Aucune direction d'actrice, on les filme vraisemblablement sur une prise. On en vient à penser qu'elles ont été choisie en casting sauvage et ont tourné le jour même.
Regards à l'équipe de tournage quand le bébé chiale trop pour savoir si on coupe la scène, drap sur la tête d'une actrice pour cacher les faux pleurs ou textes à apprendre qui font partie du récit pour masquer le manque de travail en amont des scènes. Tout est raté dans la prise en charge d'actrice si jeune qui doivent naviguer dans un cyclone avec un kayak.
Un grand soutien donc à ce groupe d'actrices mais surtout une incompréhension vis-à-vis du film et de son accueil à Cannes. J'ai aussi une réflexion sur le regard que l'on nous transmet via ce type de films mais elle n'est pas encore très mature et risque de faire jaser. Oui, c'est une #hottake